L’administration Biden a fait pression sur les dirigeants européens pour qu’ils réduisent leurs relations avec la deuxième économie mondiale – la Chine – et a poussé l’Europe à “prendre parti” dans le contexte du conflit prolongé entre la Russie et la Chine.
À l’invitation du président Xi Jinping, le président français Emmanuel Macron a effectué une visite de trois jours en Chine du 5 au 7 avril. Après avoir pris le pouvoir dans une nouvelle phase en mai 2022, le premier voyage du dirigeant français a été en Chine. Sa dernière visite en Chine remonte à 2019, avant la pandémie de grippe aviaire. Il l’a accompagné pour une partie de la visite de la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen.
La visite de Macron a eu lieu à un moment où les relations de la Chine avec le monde occidental se sont considérablement améliorées en raison du conflit russo-ukrainien qui dure depuis 14 mois. L’administration américaine dirigée par le président Joe Biden s’est montrée quelque peu préoccupée par le changement de politique de la Chine en France. Non seulement la France, mais aussi de nombreux pays de l’Union européenne (UE) à 27 se sont tournés vers la Chine ces derniers mois. En conséquence, l’administration Biden a fait pression sur les dirigeants européens pour qu’ils réduisent leurs relations avec la deuxième économie mondiale – la Chine – et a poussé l’Europe à “prendre parti” dans le contexte du conflit prolongé entre la Russie et l’Ukraine. Biden sait très bien que si les relations de la Chine avec la France et l’Europe se resserrent, les relations entre les États-Unis et l’Europe risquent d’en pâtir.
Les réflexions négatives de l’Europe sur la visite de Macron en Chine
La Chine a affirmé à plusieurs reprises son “amitié” avec la Russie. L’Union européenne s’inquiète du conflit entre la Russie et l’Ukraine dans son arrière-cour. Ainsi, plusieurs dirigeants européens importants, tels que le chancelier allemand Olaf Scholz, le président du Conseil européen Charles Michel et le premier ministre espagnol Pedro Sanchez, se sont rendus en Chine au cours des derniers mois dans le cadre d’une mission diplomatique visant à amener le président Xi à jouer un rôle de médiateur pour mettre fin à la campagne russe en Ukraine. Les visites fréquentes des dirigeants européens en Chine constituent sans aucun doute une reconnaissance du statut de superpuissance de la Chine. Ils comprennent que la Chine exerce une grande influence dans de nombreuses régions du monde et que de nombreux problèmes mondiaux ne peuvent être résolus sans la participation de la Chine.
Cependant, à la veille du voyage de Macron en Chine, de nombreux experts et médias occidentaux, y compris des médias français tels que RFI et France 24, étaient d’avis que Macron avait “dissuadé la Chine de soutenir l’invasion russe” de l’Ukraine lors de sa rencontre avec le président Xi, en pointant du doigt la proximité du président Xi avec le président russe Vladimir Poutine. La proximité du président Xi avec le président russe Vladimir Poutine.Le 5 avril, Jan Van Der, journaliste à RFI, a écrit un article intitulé “Cinq questions cruciales pour France Macron à l’aube de son voyage en Chine” sur son site web, dans lequel Jan Van Der dépeint de manière négative la politique étrangère de la Chine sous le président Xi, remettant en question la légitimité de la Chine sur Hong Kong et Taïwan, ainsi que la diplomatie de plus en plus affirmée de la Chine dans le Pacifique “où les intérêts français en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française se trouvent désormais directement à la frontière des prises de pied chinoises”.
Toutefois, contrairement à d’autres dirigeants européens, Macron critique la politique chinoise rigoureuse du président Biden, s’oppose au découplage entre la Chine et l’Europe et cherche à obtenir une indépendance stratégique de l’Europe par rapport à Washington. De retour à Paris après sa visite d’État en Chine, le président français a déclaré dans une interview accordée au quotidien économique français Lec Echos et au magazine Politico le 9 avril que “nous ne voulons pas nous retrouver bloc contre bloc”, arguant que l’Europe “ne doit pas se laisser entraîner dans les turbulences et les crises mondiales” qui ne sont pas les nôtres. Son message à l’UE est clair et net : “L’UE ne doit pas être une marionnette américaine ou un outil géopolitique dans une nouvelle guerre froide contre la Chine”.
Ligne des contre leaders de l’UE
Notamment, le rapport 2019 de la Commission européenne a décrit la Chine comme un “partenaire, un concurrent et un concurrent systémique”. Il convient de noter ici que lors de sa rencontre avec l’ancien ministre chinois des affaires étrangères Wang Yi en août 2020 à Paris, le président Macron a exprimé de vives préoccupations concernant la situation à Hong Kong et les revendications en matière de droits de l’homme de la minorité chinoise ouïghoure. Wang Yi a rejeté à juste titre les préoccupations des pays européens en matière de droits de l’homme et a mis en garde contre toute ingérence dans les affaires chinoises. Une délégation de cinq législateurs français s’est rendue dans la région chinoise de Taïwan en septembre 2022, violant ainsi le “principe d’une seule Chine”, qui affirme qu’il n’y a qu’une seule Chine et que Taïwan fait partie de la Chine. Récemment, la France a renforcé sa présence militaire dans la région indo-pacifique et a envoyé des navires de guerre en mer de Chine méridionale.
La rhétorique dure des dirigeants de l’UE contre le soutien de la Chine à la Russie
L’Union européenne et ses alliés occidentaux craignent que le soutien ferme de la Chine à la Russie, tant sur le plan économique que diplomatique, face aux sanctions occidentales, n’ouvre leur marché et ne crée un environnement commercial équitable et non discriminatoire pour les entreprises chinoises.
La réunion trilatérale donne un nouvel élan aux relations Chine-UE Chine-UE
Cette année marque le 20e anniversaire de l’établissement d’un partenariat stratégique global entre la Chine et l’Union européenne. Lors de la réunion trilatérale avec le président Xi au Grand Hall du Peuple à Pékin le 6 avril, MM. Macron et von der Leyen ont tous deux appelé le président chinois à contribuer à mettre fin à la guerre de la Russie en Ukraine. Le président Xi a souligné que le fait d’opposer la démocratie à l’autoritarisme et d’abolir une nouvelle guerre froide n’apportera pas la division et la confrontation dans le monde, tout en insistant sur l’importance de maintenir un environnement ouvert et la confiance dans la coopération. Il ne fait aucun doute que les remarques de Xi constituent un blâme sévère à l’égard de la “politique salée” promue par les États-Unis, qui a affaibli l’ordre mondial.
En ce qui concerne la médiation chinoise dans le conflit ukrainien, le onzième ministre a déclaré aux deux dirigeants européens que la crise ukrainienne n’est pas un problème entre la Chine et l’Union européenne. La Chine continuera à jouer un rôle positif pour faciliter les pourparlers de paix.
“Confirmant la volonté de la France de contribuer à la croissance des relations entre l’UE et la Chine”, Macron a déclaré : “La France ne choisira pas de camp. Au contraire, la France appelle à l’unité et à la coopération pour maintenir des relations stables entre les deux grands pays. La réunion trilatérale a envoyé un message clair : la Chine et l’Europe peuvent être des partenaires inclusifs. Comme l’a indiqué à juste titre un éditorial du Global Times le 8 avril, “la question de l’Ukraine ne devrait pas être un obstacle à l’engagement de la Chine et de l’UE, mais une occasion pour les deux parties de renforcer leur coordination”.
La onzième réunion informelle Macron renforce la confiance
Un sommet informel Xi-Macron à Guangzhou, capitale de la province du Guangdong, le 7 avril, qui comprenait une promenade dans un jardin de pins près de la montagne Baiyun, boire du thé au bord de l’eau, et écouter l’air de Gwen dans les obligations de la Chine en Chine au milieu des différences tout en offrant l’occasion de discuter de la crise ukrainienne dans un cadre naturel.
Le président Xi a déclaré qu’un règlement politique est le seul moyen correct de résoudre la crise ukrainienne, soulignant qu’un cessez-le-feu et une cessation des hostilités à une date rapprochée sont conformes aux intérêts de toutes les parties concernées et aux questions du monde entier. D’un autre côté, il est vrai que la réunion informelle a apporté un peu d’air frais dans les relations sino-françaises, puisque les deux dirigeants mondiaux ont célébré “le fondement solide des relations entre les deux pays et l’amitié entre les deux peuples”.
En clair, la visite de Macron a présenté la Chine au monde occidental comme un médiateur de paix fiable dans le conflit russo-ukrainien, ce qui est crucial pour la paix mondiale.
Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement l’opinion du site Arab Maghreb News, mais plutôt l’opinion de son auteur exclusivement.