Stuttgart – Les troubles politiques au Niger continuent de s’intensifier alors que les forces armées déploient des renforts dans la capitale, Niamey, en prévision d’une invasion potentielle.
Cette évolution intervient quelques heures seulement après que la junte militaire au pouvoir a ignoré un ultimatum de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) l’enjoignant de renoncer au pouvoir. Un convoi d’environ 40 camionnettes transportant des troupes de différentes régions du pays est arrivé sous le couvert de la nuit dimanche, signalant à la fois une démonstration de force et une préparation à un conflit potentiel.
Depuis l’éviction du président Mohamed Bazoum par un coup d’État de la garde présidentielle le mois dernier, le Niger a plongé dans un état d’incertitude et de chaos politique.
Bien que la CEDEAO ait promulgué des sanctions et imposé un délai à la junte pour qu’elle quitte le pouvoir, la situation reste inchangée. Bazoum reste déchu et on ne sait toujours pas où il se trouve.
Le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie, communément appelé la junte, conserve le contrôle du pays, et son chef a annoncé la fermeture de l’espace aérien du pays en raison de la menace perçue d’une intervention militaire.
La réponse de la communauté internationale a été mitigée. Si les dirigeants de la CEDEAO ont exprimé leur préférence pour une résolution diplomatique, ils maintiennent l’option d’utiliser la force en dernier recours pour restaurer le gouvernement démocratiquement élu du Niger.
L’incertitude a fait monter l’angoisse parmi les habitants de Niamey, certains faisant des réserves de produits de première nécessité et d’autres tentant de fuir.
Dans une démonstration de soutien au gouvernement militaire et d’opposition aux sanctions de la CEDEAO, des manifestants pro-junte se sont rassemblés dans un stade de 30 000 places à Niamey dimanche.