Rabat – La junte militaire au pouvoir au Niger a annoncé son intention de poursuivre le président déchu Mohamed Bazoum pour haute trahison et atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays.
Cette annonce a été faite peu après qu’un groupe d’érudits islamiques de haut rang a indiqué que les putschistes nigériens étaient prêts à s’engager dans des efforts diplomatiques régionaux et mondiaux pour résoudre l’impasse actuelle avec le bloc régional de l’Afrique de l’Ouest.
Dimanche en fin de journée, un porte-parole de l’armée nigérienne a fait une déclaration à la télévision nationale détaillant les charges retenues contre l’ancien président Bazoum. Le porte-parole a cité la “haute trahison” et l’atteinte à la sécurité nationale comme motifs des poursuites imminentes.
Le président Bazoum, 63 ans, ainsi que sa famille, sont confinés dans la résidence présidentielle officielle de Niamey, la capitale du Niger, depuis le coup d’État du 26 juillet. Le bien-être et les conditions de leur détention suscitent de plus en plus d’inquiétudes.
La Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) a rapidement réagi à l’éviction de Bazoum, en exigeant sa réintégration et en imposant des sanctions économiques rigoureuses au Niger.
En outre, le bloc régional a mis en garde contre une éventuelle intervention militaire si le régime civil n’était pas rétabli rapidement. Toutefois, cette position a provoqué des divisions entre les États membres de la CEDEAO et a suscité des réactions prudentes de la part de puissances étrangères telles que la Russie et l’Algérie.
Le Niger a des frontières communes avec le Mali et le Burkina Faso, qui sont tous deux sous le coup d’une guerre civile.
Le coup d’État au Niger a provoqué une onde de choc dans les pays occidentaux, dont beaucoup considéraient Niamey comme un partenaire crucial dans la lutte contre l’escalade de l’insurrection islamiste dans les factions du Sahel affiliées à Al-Qaïda et à ISIS dans la région du Sahel.