Rabat – L’Arabie saoudite et l’Iran ont échangé des bénédictions pour l’Aïd al-Fitr par voie diplomatique officielle, ce qui constitue un nouveau symbole du réchauffement des liens entre les deux pays. Alors que des conflits ont éclaté au Soudan et en Éthiopie ces dernières semaines, les efforts apparemment sincères déployés par les responsables saoudiens et iraniens pour renouer les liens et renforcer la coopération offrent une lueur d’espoir pour une plus grande stabilité dans la région.
Cette semaine, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Faisal Bin Farhan, a échangé des vœux officiels pour l’Aïd avec son homologue iranien, Hossein Amir Abdollahian, après l’annonce de la date officielle de l’Aïd al Fitr. Lors d’un appel téléphonique visant à discuter des progrès réalisés dans le rétablissement des liens, les deux diplomates ont échangé les vœux de l’Aïd al Fitr, symbole du récent rapprochement historique de leurs deux pays.
Téhéran et Riyad ont fait des progrès significatifs dans la consolidation de l’accord conclu sous l’égide de la Chine pour renouer les liens et renouveler les efforts pour donner vie à des accords de coopération régionale de grande envergure qui remontent à la période précédant les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis et qui ont eu un impact majeur sur la région.
Les États-Unis ont joué un rôle majeur dans la création d’une coalition de nations du Moyen-Orient contre l’Iran, perçu comme le plus grand rival régional d’Israël, en fournissant d’importants contrats d’armement à leurs alliés dans la région, renforçant ainsi la projection de leur puissance régionale au détriment des relations bilatérales avec Téhéran.
Ces divisions artificielles se sont effondrées lorsque l’administration américaine actuelle est restée critique à l’égard du rôle du prince héritier saoudien Mohammed Bin Salman dans la mort atroce du journaliste Jamal Khashoggi dans un consulat saoudien à Istanbul en 2018.
Avec le soutien décroissant des États-Unis, les Saoudiens n’ont plus vu d’obstacle à rétablir leurs liens positifs d’avant 2001 avec l’Iran, une décision qui semble déjà avoir un effet positif sur la stabilité régionale après qu’un cessez-le-feu a finalement été conclu au Yémen ces dernières semaines, la Chine jouant à nouveau un rôle de médiateur.