C’est le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui a annoncé, avant-hier, en marge d’une journée d’étude consacrée à la réévaluation et à la maturation des projets publics, ce chiffre.
Le volume des opérations de réévaluation au niveau de l’ensemble des secteurs et des programmes sur la période 2010-2020 a atteint 5296 milliards de dinars (plus de 40 milliards de dollars), ce qui représente 26% de l’ensemble du budget d’équipement de l’Etat sur cette période.»
C’est le ministre des Finances, Aymen Benabderrahmane, qui a annoncé, avant-hier, en marge d’une journée d’étude consacrée à la réévaluation et à la maturation des projets publics, ce chiffre qui donne froid dans le dos et renseigne sur la déliquescence de la gouvernance économique dans notre pays ces dernières années.
Pas seulement. Aymen Benabderrahmane affirme aussi que les budgets de fonctionnement des années 2018 et 2019 ont enregistré une réévaluation des crédits initiaux de programmes, respectivement à hauteur de 581 milliards et 758 milliards de dinars. «La meilleure maturation des projets publics, permise par les décrets d’application de la Loi organique des lois de finances (LOLF), permettra de réduire la réévaluation des projets publics impactant le Budget de l’Etat», a en effet soutenu le ministre qui, dans une déclaration reprise par l’APS, a assuré que les décrets d’application de la LOLF, portant notamment sur une meilleure maturation des projets publics, permettront de rationaliser la dépense budgétaire du pays en réduisant au maximum le recours à la réévaluation des coûts des projets.
Selon lui, cette orientation, faisant partie de la réforme des finances publiques menée par le gouvernement, vise également à la sensibilisation des acteurs publics à l’effet de maîtriser la dépense budgétaire, à la rationaliser et à optimiser l’utilisation de la ressource publique.
Maîtriser la dépense budgétaire
«Des mécanismes ont été mis en place à travers les décrets d’application de la loi organique des lois de finances 15-18, impliquant 12 décrets d’application adoptés par le Conseil du gouvernement pour parvenir à maîtriser la dépense budgétaire», a indiqué M. Benabderrahmane en soulignant que «l’intérêt de la maturation des projets est de répondre aux conditions économiques tout en ayant un réel apport pour la population en termes des développements local, régional et national».
Lors de son discours, repris par l’agence officielle, le ministre a mis l’accent sur la nécessité de définir les raisons des surcoûts et d’évoquer les problématiques de mise en œuvre des projets. Selon lui, la loi régissant le partenariat public-privé est en voie de finalisation au niveau du ministère des Finances. «Elle sera adressée, dit-il, aux autres départements ministériels avant d’être soumise en Conseil du gouvernement.»
Il s’agit là, explique le ministre, d’«une des alternatives du financement de l’économie nationale en plus des marchés obligataire et financier, notamment».
Pour réussir à mettre en œuvre le concept Partenariat public-privé (PPP) en impliquant le secteur privé, M. Benabderrahmane a parlé de l’instauration d’un encadrement légal adéquat et d’une réelle transparence dans la réalisation des projets.
Interrogé sur une éventuelle loi de finances complémentaire 2021, le ministre a réfuté la nécessité de celle-ci à l’heure actuelle, notant la récente mise en œuvre de la LF-2021 introduisant des dispositions innovantes ainsi que l’allégement de dispositions bureaucratiques.
Cette LF-2021, a-t-il noté, va dans le sens d’assurer une simplification des procédures, notamment fiscales, et d’encourager l’investissement, l’exportation et la micro-entreprise. «Cependant, si une loi de finances complémentaire devient nécessaire, nous y réfléchirons à partir du mois de juin», a-t-il expliqué.