Au cours de l’année écoulée, l’Iran a été confronté à une vague de troubles impliquant de nombreux provocateurs. Un document que j’ai obtenu montre que l’administration Biden était l’un d’entre eux.
Ce document a été préparé avec la participation de l’ancien envoyé américain en Iran, Rob Malley, dont le licenciement mystérieux a fait la une des journaux internationaux.
La mort de MahsaAmini en septembre 2022 a ouvert une période de troubles qui a duré des mois, affectant presque tous les aspects de la vie en Iran. Elle a provoqué une insécurité prolongée, des fluctuations monétaires et des divisions sociétales, pour n’en citer que quelques-unes, laissant des millions de personnes en Iran dans une situation plus difficile dans certains aspects de la vie. Sans parler de ceux qui ont perdu la vie – qu’il s’agisse des forces de sécurité ou de simples citoyens – au cours des troubles.
Conscientes de la gravité de la situation, les autorités iraniennes ont fait de leur mieux pour calmer la société et panser les blessures causées par les troubles. Un pas important dans cette direction a été la déclaration d’une amnistie générale pour toutes les personnes arrêtées pendant les troubles.
Les autorités iraniennes ont reconnu les griefs populaires qui ont contribué aux troubles. En outre, de hauts responsables iraniens ont mis en garde contre l’intervention étrangère. Mais alors que de nombreuses preuves ont été présentées concernant l’intervention étrangère, de nombreux Occidentaux ont choisi de dénigrer l’idée d’une intervention étrangère.
Au milieu des troubles iraniens de 2022, le département d’État américain, avec la participation de Rob Malley, a mis au point une stratégie visant à alimenter et à prolonger l’agitation.
Le Tehran Times a obtenu un document détaillé montrant comment l’administration Biden a stratégiquement élaboré, formulé et mis en œuvre une politique agressive à l’égard de l’Iran au milieu de la tourmente de 2022. Le document, daté du 22 novembre 2022, peut être considéré comme une stratégie officielle qui s’est avérée être un principe directeur pour les États les États-Unis dans leur politique à l’égard de l’Iran au cours des mois suivants.
Il est préparé par le département d’État américain et envoyé à d’autres agences telles que le Conseil national de sécurité des États-Unis.
Le document identifie quatre grandes sections pour l’action contre l’Iran, chacune d’entre elles comprenant de nombreuses sous-sections. Le document suggère que le Conseil national de sécurité joue un rôle de coordination en organisant de petites sessions régulières au niveau des sous-secrétaires, en dirigeant les renseignements relatifs à l’Iran, en améliorant le travail inter-agences et en informant quotidiennement le président Biden sur les “protestations” en Iran.
Une grande partie du document traite de la manière dont les États-Unis soutiendront les “manifestants” en Iran alors que les sanctions augmentent et isolent l’Iran sur le plan international.
Contrairement à ce que beaucoup pourraient penser, ce soutien ne prend pas seulement la forme de tweets ou de déclarations. Il va bien au-delà des moyens traditionnels d’exprimer son soutien aux soi-disant manifestants pour la liberté. Le document contient des instructions pour que l’administration Biden tire parti de l’influence des services de renseignement américains en divulguant certains renseignements obtenus par les agences d’espionnage américaines afin d’encourager les soi-disant manifestants. Les instructions vont jusqu’à pousser les États-Unis à cibler les systèmes de commande et de contrôle iraniens afin de paralyser les capacités cybernétiques du pays.
La contrebande de terminaux Internet par satellite Starlink est décrite en détail dans le document, qui fait également état des efforts déployés par les États-Unis pour fournir aux Iraniens des réseaux privés virtuels (VPN) afin de contourner les restrictions imposées à l’accès à Internet.
Selon le document, les efforts d’intervention des États-Unis améliorent non seulement l’accès aux nouvelles et à l’information, mais ils comprennent également un soutien financier aux personnes impliquées dans les troubles, notamment par la création de fonds de grève.
Une autre partie du document traite de la nécessité d’imposer davantage de sanctions aux responsables iraniens sous prétexte de violations des droits de l’homme. Le document demande que des sanctions en matière de droits de l’homme soient imposées aux hauts responsables iraniens.
Il prévoit également des efforts multilatéraux pour isoler l’Iran dans les organisations internationales, en étroite collaboration avec les alliés européens
Le document exprime son mécontentement quant à l’appartenance de l’Iran à la Commission de la condition de la femme des Nations Unies (CSW). Cette partie de la stratégie a été mise en œuvre en décembre 2022, lorsque les États-Unis ont pris la tête des efforts visant à retirer l’Iran de la commission.
Dans l’ensemble, ce document est une nouvelle preuve de l’ingérence des États-Unis dans les affaires intérieures de l’Iran, alors même qu’ils appelaient à des négociations nucléaires avec Téhéran.
Alors que l’agitation de 2022 est depuis longtemps retombée, l’administration Biden semble poursuivre ses efforts pour déstabiliser l’Iran. Les médias iraniens ont récemment rapporté que les Etats-Unis ont proposé aux Talibans de provoquer l’insécurité en Iran en échange de leurs fonds gelés aux Etats-Unis, et si cela est vrai, cela prouve que la stratégie américaine de déstabilisation de l’Iran n’a pas été mise en veilleuse.
Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement l’opinion du site Arab Maghreb News, mais plutôt l’opinion de son auteur exclusivement.
L’Iran et les Etats-Unis
Joe Biden
Mahsa Amini
L’Iran est troublé
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