L’occupation israélienne a établi des colonies dans le Golan sur une superficie de 246 km2, ce qui équivaut à 21% de la superficie totale du Golan occupé. Plus de 80 km2 de cette superficie sont plantés de légumes et de fruits.
Il ne reste plus que 5 villes dans le Golan occupé, dans lesquelles vivent 26 000 citoyens syriens, à savoir : Majdal Shams, Masada, Buqata, Ain Konya et Ghajar. La culture des pommes et des cerises représente environ 50 % de leurs revenus.
La superficie des terres cultivées en pommes et en cerises dans le Golan est d’environ 4 500 dunums. 4200 dunums sont menacés par l’occupation, qui y construit des éoliennes.
Depuis août 2014, l’occupation israélienne continue de fermer le passage de Quneitra, qui est le seul moyen pour les habitants du Golan occupé de communiquer avec leur patrie, la Syrie, et de rendre visite à leurs familles après leur dispersion.
Les autorités israéliennes empêchent la vente de cerises et de pommes sur les marchés syriens, malgré les appels constants de Damas à la communauté internationale pour qu’elle fasse pression sur l’occupant israélien afin qu’il ouvre le point de passage.
Nous ne ferons pas de sacrifices… quels qu’ils soient
Ali Suleiman et sa famille sont occupés à récolter les cerises, qui sont considérées comme les meilleures au monde, selon ce qu’il a déclaré : “Ce n’est pas seulement mon opinion, c’est ce que les études ont prouvé. La cerise du Golan se distingue par son goût unique, sa belle couleur et sa taille particulière.”
La production de l’année dernière a diminué de moitié par rapport à la saison précédente, et celle de cette année n’est pas bonne du tout en raison de nombreux facteurs que Suleiman a mentionnés : “Les tempêtes et les vagues de gel ont eu un impact négatif sur la production, mais le principal problème réside dans la stagnation des cultures, dont les autorités d’occupation sont responsables. Elles empêchent la commercialisation de nos produits dans la patrie et en Palestine occupée.”
Ces dernières années, la saison des cerises est devenue un événement important pour les Palestiniens des territoires occupés en 1948, qui l’attendent chaque année pour se rendre dans le Golan syrien occupé. Suleiman a expliqué : “À une époque où les autorités d’occupation excluaient nos villages arabes de tout projet d’investissement dans le tourisme et l’économie, nos frères palestiniens partageaient avec nous les rituels de la récolte, et ils venaient acheter nos récoltes et soutenir notre fermeté”.
“La réouverture du point de passage de Quneitra redonnera de l’espoir et de la vie à nos salles de classe. C’est sur cette phrase qu’il a terminé son discours, en ajoutant : “L’occupation ne nous forcera pas à nous soumettre à ses mesures arbitraires, quels que soient les sacrifices. ”
Les agriculteurs syriens souffrent de conditions économiques difficiles en raison des restrictions imposées par l’occupation.
“Vous rêvez d’une maison de village entourée de champs ? Vous pouvez désormais réaliser votre rêve gratuitement.”
Les annonces publiées par le ministère israélien de l’agriculture partout dans le Golan occupé indiquent qu’il donnera à chaque colon agriculteur un morceau de terre gratuitement, et que le ministère paiera 40% du coût des procédures de préparation et de culture de la terre.
Dans ce contexte, l’ingénieur agronome Layal Farhat a déclaré : “Tout d’abord, toutes ces colonies sont construites sur les ruines de 130 villages arabes syriens démolis par l’occupation en 1967.”
Elle poursuit : “Alors que les Syriens du Golan reçoivent 170 mètres cubes d’eau pour irriguer un dounam, ce qui représente déjà 20 % des besoins annuels, les colons israéliens reçoivent 875 mètres cubes pour irriguer un dounam, ce qui représente 25 % de plus que les besoins annuels.”
Après l’arrêt de la commercialisation vers la Syrie, les producteurs de pommes ont connu des années très difficiles, car les pommes des colonies israéliennes ont commencé à concurrencer les pommes du Golan syrien, ce qui a entraîné une forte baisse des prix, comme nous l’a expliqué l’ingénieur Farhat, qui précise : “Ici, les autorités d’occupation fournissent aux colons de l’eau et du matériel et leur donnent de l’argent pour qu’ils cultivent des pommes : Ici, les autorités d’occupation fournissent aux colons de l’eau et du matériel et leur donnent de l’argent pour qu’ils cultivent des pommes qui concurrencent notre récolte actuelle en termes de qualité et de prix. Malheureusement, nous n’avons pas pu prendre d’autres mesures que la création de dix entrepôts frigorifiques généraux pouvant contenir environ 26 000 tonnes de pommes par an, afin de mieux contrôler le processus de commercialisation.”
En 2005, le gouvernement syrien a commencé à acheter des récoltes aux agriculteurs syriens du Golan par le point de passage de Quneitra, afin de soutenir leur fermeté et leur adhésion à l’identité syrienne.
Au cours des années 2007 et 2008, les autorités d’occupation ont empêché la vente de la récolte et ont arrêté le chef du comité de commercialisation des pommes dans le Golan syrien occupé, Youssef Shams.
La dernière fois que la Syrie a acheté des récoltes aux agriculteurs de cette partie occupée, c’était en 2013, et cela s’élevait à 18 mille tonnes, avant que l’occupation israélienne ne ferme le passage de Quneitra.
Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement l’opinion du site Arab Maghreb News, mais plutôt l’opinion de son auteur exclusivement.