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À l’occasion du 60e anniversaire du massacre de manifestants algériens opposés au régime colonial français par la police parisienne, beaucoup attendent de voir si le président présentera des excuses officielles pour les actions de la police.
Macron craint peut-être de provoquer une réaction négative de la part de ses adversaires politiques ou de la police française.
Samedi, le président Emmanuel Macron est devenu le premier chef d’État français à participer à la commémoration du massacre commis par la police parisienne contre des manifestants qui défilaient il y a 60 ans contre la domination française dans sa colonie d’alors, l’Algérie.
Les événements du 17 octobre 1961 ont été étouffés pendant des décennies, et le nombre final de morts reste incertain, mais de nombreux historiens pensent qu’il pourrait être de plusieurs centaines.
Le rassemblement a été organisé au cours de la dernière année de la tentative de plus en plus violente de la France de maintenir l’Algérie en tant que colonie nord-africaine, et au milieu d’une campagne de bombardements visant la France continentale par des militants indépendantistes.
Samedi, un jour avant l’anniversaire officiel, Macron assistera à un service commémoratif pour les victimes dans un parc de la banlieue de Paris à partir de 14 h 30, heure locale.
La principale question est de savoir s’il présentera des excuses officielles pour les actions de la police parisienne ce jour-là ou s’il regrettera, le président cherchant à établir une relation moderne avec le passé de la France.
Il a été découvert que le chef de la police parisienne de l’époque, Maurice Papon, avait collaboré avec les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale.
L’Élysée a indiqué que la cérémonie se déroulerait en présence de proches des victimes, de militants de la société civile qui ont plaidé pour la reconnaissance du massacre, et d’anciens combattants de la lutte pour l’indépendance de l’Algérie.
Une autre complication est la dispute diplomatique en cours entre Paris et l’Algérie, alimentée par des déclarations attribuées à Macron décrivant le pays comme étant gouverné par un “système politico-militaire” qui a réécrit toute son histoire.
Un rapport de l’historien Benjamin Stora, commandé par le président, a demandé plus tôt cette année la création d’une commission d’enquête sur la guerre d’Algérie, mais Macron a exclu toute excuse officielle.