Washington, DC – Pour comprendre la signification politique de la nouvelle résolution des Nations Unies sur le conflit du Sahara, il faut l’analyser à la lumière du contexte régional dans lequel elle a été adoptée : une tension sans précédent entre le Maroc et l’Algérie.
Les désaccords stratégiques politiques et les querelles médiatiques ont scellé les relations entre ces deux voisins maghrébins depuis au moins quatre décennies. Cependant, l’animosité a atteint un point critique et plus inquiétant ces derniers mois, culminant avec la rupture par l’Algérie de toutes les relations – diplomatiques, commerciales, etc. – avec le Maroc.
Tous ces gestes et cette rhétorique agressive de l’Algérie et du Front Polisario visaient à atteindre trois objectifs :
Premièrement, ils voulaient persuader le Conseil de sécurité de discuter des événements du 13 novembre et de ramener le Maroc au statu quo qui existait avant le 13 novembre. En d’autres termes, l’Algérie était déterminée à préempter ou à s’opposer à tout prix à l’approbation tacite par le Conseil de sécurité de la souveraineté marocaine sur Guerguerat.
Le deuxième objectif était d’amener le Conseil de Sécurité à reconsidérer sa position sur la prépondérance ou la centralité d’une solution politique réaliste basée sur des règlements du conflit du Sahara. Ils voulaient que le Conseil de Sécurité réintroduise une révision du mandat de la MINURSO, telle que le retour de l’option du référendum et la non mention de l’Algérie comme partie principale au conflit.
En d’autres termes, dans un contexte marqué par des victoires diplomatiques répétées pour le Maroc, la capitale algérienne veut mettre Rabat sur la défensive.
Cependant, au grand dam de l’Algérie, le Conseil de sécurité ne semble pas avoir été touché par les protestations et les explosions de l’Algérie.
Franchement, la résolution 2602 est une nouvelle gifle pour l’Algérie.
La position forte du Maroc se reflète également dans le ton du Conseil de sécurité de l’ONU, qui est en place depuis plus de deux ans.
On peut dire la même chose du terme “réalisme”.
Toutes les décisions prises depuis 2007 ont montré que la résolution de la question ne devait pas faire de gagnants et de perdants.