Le président américain Joe Biden a affirmé lundi qu’il n’enverrait pas d’avions de combat F-16 à l’Ukraine.
“Non”, a répondu Biden lorsque des journalistes lui ont demandé à la Maison Blanche s’il était favorable à l’envoi de ces avions, qui, selon les dirigeants ukrainiens, figurent en tête de leur liste de demandes d’armement récentes.
Cette réponse a été donnée en dépit du fait qu’un groupe de responsables militaires américains a discrètement fait pression pour envoyer les F-16 à l’Ukraine, a rapporté Politico, citant trois sources anonymes connaissant bien le dossier.
Selon le journal, la campagne d’envoi de F-16 en Ukraine prend de l’ampleur au Pentagone, alors que Kiev se prépare à une offensive prévue au printemps.
Un haut responsable du Pentagone a déclaré à Politico qu’il ne pense pas que le Pentagone s’oppose à cette idée, notant qu’il n’y a pas encore de décision finale sur les fournitures potentielles.
Toutefois, des responsables américains ont révélé, selon Politico, que le Pentagone ne manifestait aucun intérêt pour cette proposition.
Par ailleurs, le président américain a également déclaré qu’il se rendrait en Pologne. “J’irai en Pologne”, a-t-il déclaré aux journalistes qui l’interrogeaient sur cette visite. Je ne sais pas quand”.
Auparavant, le Premier ministre polonais Mateusz Morawiecki avait indiqué que la Pologne ne pouvait livrer ses avions de combat F-16 à l’Ukraine qu’en coordination avec d’autres partenaires de l’OTAN.
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a déclaré la semaine dernière qu’il souhaitait que l’Occident envoie des missiles et des avions à réaction à longue portée.
Le Premier ministre ukrainien Denys Shmyhal a déclaré lundi que Kiev s’attendait à recevoir des avions de combat de l’Occident dans un avenir proche et qu’il faudrait au moins six mois aux pilotes ukrainiens pour apprendre à les utiliser.
Il y a deux jours, le colonel Yuriy Ihnat, porte-parole du commandement des forces aériennes des forces armées ukrainiennes, a déclaré que Kiev avait l’intention d’acquérir 24 avions de combat F-16 auprès de ses alliés internationaux.
Macron n’exclut pas de fournir des avions de combat français à l’Ukraine
Dans ce contexte, le président français Emmanuel Macron a déclaré qu’il n’excluait pas que la France livre des avions de combat à l’Ukraine, mais il a mis en garde contre le danger d’une escalade du conflit.
“Rien n’est exclu par principe”, a déclaré M. Macron après des entretiens avec le Premier ministre néerlandais Mark Rutte, en réponse à une question sur la possibilité d’envoyer des avions à Kiev.
Le président français a toutefois fixé une série de “critères” avant de prendre toute décision, alors que l’Ukraine multiplie les appels à l’Ouest pour obtenir des armes plus perfectionnées, quelques jours seulement après que ses alliés se sont engagés à livrer les chars.
Parmi ces critères figurent la nécessité pour l’Ukraine de présenter une demande en premier lieu, le fait que les armes ne seraient “pas de nature à provoquer une escalade” et qu’elles “ne frapperaient probablement pas le territoire russe, mais seulement pour soutenir les efforts de la résistance”.
Macron a souligné que tout transfert d’armes “ne doit pas affaiblir la capacité des forces armées françaises”.
Il a fait remarquer que les Ukrainiens “ne présentent pas cette demande à l’heure actuelle pour des avions de combat.”
Des responsables politiques néerlandais ont récemment proposé l’idée d’envoyer des F-16 en Ukraine, mais Rutte s’est fait l’écho des commentaires prudents de Macron.
Le Premier ministre néerlandais a indiqué qu'”il n’y a pas de tabou, mais ce sera un grand pas.”
“Il ne s’agit pas du tout des F-16, et il n’y a pas eu d’ordre (de l’Ukraine)”, a-t-il ajouté.
Les dirigeants français et néerlandais ont fait leurs commentaires un jour après que le chancelier allemand Olaf Scholz a annoncé qu’il n’enverrait pas d’avions de combat en Ukraine.
M. Schultz n’a accepté que mercredi d’envoyer 14 chars Leopard 2 à l’Ukraine et de permettre aux autres pays européens d’envoyer leurs chars, après des semaines d’intenses discussions et une pression croissante de la part des alliés.
La décision de Schulze de donner le feu vert aux chars s’est accompagnée de l’annonce par les États-Unis de l’envoi de 31 chars Abrams.
Il convient de noter que, bien que l’Occident n’ait pas encore décidé de la livraison des avions de combat, l’Ukraine a déjà dressé une liste d’une cinquantaine de pilotes, prêts à commencer leur formation sur les F-16, qui parlent anglais et ont fait leurs preuves, a révélé Politico. Un responsable du Pentagone et un responsable ukrainien, ainsi que trois autres personnes ayant connaissance du dossier, ont fait état de “milliers de missions de combat.”
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