Les mesures de répression prises par la France à l’encontre des médias sociaux pendant les troubles mettent en évidence la politique de deux poids, deux mesures de M. Macron.
Un proverbe iranien dit : “Auquel dois-je croire, au serment de Hazrat Abbas ou à la queue du coq ?”. Il décrit une situation dans laquelle quelqu’un tente de cacher la vérité alors qu’elle est manifestement évidente.
Ce proverbe a été inspiré par les récentes mesures prises par le gouvernement français concernant les restrictions imposées aux plateformes de médias sociaux pendant les troubles qui ont secoué le pays.
Récemment, la France a été frappée par une vague d’agitation qui a mis en lumière les divisions sociales et sociétales, et bien sûr les contradictions du gouvernement français. Les troubles ont été déclenchés par des brutalités policières qui ont entraîné la mort d’un jeune homme d’origine algérienne.
Une fois les troubles apaisés, le président français Emmanuel Macron a rencontré les maires des villes touchées par les troubles en France. Lors de cette réunion, M. Macron a fait une déclaration qui a surpris de nombreux défenseurs de la liberté d’expression. Il a évoqué l’idée d’interdire les plateformes de médias sociaux en cas d’émeutes. Selon Le Monde, il a déclaré “Nous devons réfléchir aux médias sociaux, aux interdictions que nous devons imposer”. “Et quand les choses deviennent incontrôlables, nous pourrions avoir besoin de nous mettre en position de réguler ou d’abréger”.
“Nous devons réfléchir à l’utilisation de ces réseaux par les jeunes (…) et aux interdictions qui doivent être mises en place. Et je le dis très clairement, parce qu’ils changent la façon dont les jeunes font face à la réalité”, a déclaré M. Macron lors de la réunion à l’Élysée de quelque 250 maires des villes visées par les émeutes.
“Et [nous devons réfléchir] aux décisions que nous prenons, y compris en matière de gestion, lorsque les choses deviennent incontrôlables, afin qu’à un moment donné, nous puissions dire que nous sommes en mesure de les réguler ou de les arrêter. Il est important de ne pas le faire dans le feu de l’action, et je suis heureux que nous n’ayons pas eu à le faire, mais c’est une véritable discussion que nous devons avoir lorsque les choses se calment.
L’idée a immédiatement trouvé un écho auprès d’autres responsables français, Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la transformation numérique, contribuant aux discussions sur la nécessité d’adopter un projet de loi permettant au gouvernement d’imposer des restrictions temporaires aux plateformes de médias sociaux. Lors d’un débat au Sénat sur le projet de loi “Sécurisation de l’environnement numérique”, M. Barrow a déclaré : “Le président de la République lui-même a dit tout à l’heure que nous ne devions pas prendre des mesures trop sévères dans le feu de l’action que nous pourrions regretter plus tard, mais nous devons commencer à réfléchir à cette question. Je propose que nous menions cette réflexion ensemble [dans le cadre des discussions sur le projet de loi numérique] afin que nous puissions trouver, d’ici septembre, la formulation qui nous convienne.
L’idée de M. Marcone a suscité l’inquiétude des observateurs quant à l’autoritarisme français. Les critiques ont déclaré que l’intention du président français de restreindre les médias sociaux pourrait transformer la France en un autre régime autoritaire. Fatima Wassak, cofondatrice du Front de Mères qui représente les parents des banlieues populaires, a déclaré que cette mesure était une distraction. “C’est une façon de faire diversion. Au lieu de discuter de la question des violences policières […], nous passons à la responsabilité des réseaux sociaux et des parents”, a déclaré Mme Wasack à BFM-TV, selon The Guardian. “C’est secondaire et il s’agit pour les autorités de se soustraire à leurs responsabilités.
Certains ont également comparé l’idée de M. Macron à ses positions à l’égard de l’Iran lors des troubles de septembre 2022, qui ont éclaté à la suite de la mort de Mahsa Amini. À l’époque, M. Macron avait sévèrement critiqué l’Iran, qualifiant les troubles de “révolution”. Il est même allé jusqu’à rencontrer les “leaders” de cette révolution.
Par ailleurs, d’autres pays occidentaux, en particulier les États-Unis, ont reproché à l’Iran de couper l’accès à certaines plateformes de médias sociaux qui, selon les autorités iraniennes, sont utilisées pour former les émeutiers à commettre des actes de vandalisme contre des biens publics et gouvernementaux. En pleine tourmente, alors que les forces de sécurité iraniennes étaient confrontées à la violence des émeutiers, le gouvernement américain a décidé d’envoyer des dispositifs d’accès à l’internet par satellite à l’Iran.
En outre, l’Occident a imposé plusieurs séries de sanctions contre l’Iran en raison de la répression présumée des manifestations.
Toutefois, les troubles en France ont rappelé que la France et d’autres pays occidentaux ne peuvent pas prêter serment à Hazrat Abbas tant que la queue du coq est visible.
Fatima Wassac, cofondatrice du Frente Mama (Front Mama) France, s’insurge sur les plateformes de médias sociaux de Macron.