À l’aube de la Journée internationale de Qods, Israël envisage de remplacer des milliers d’ouvriers du bâtiment de différentes nationalités, pour la plupart des Palestiniens, par des travailleurs marocains.
D’abord rapporté par le média marocain 24Kech, qui cite une source à Tel Aviv, la Fédération internationale des travailleurs du bâtiment et du bois (FITBB) en Israël négocie avec diverses autorités officielles au Maroc.
fragiliser les Palestiniens ?
Selon un rapport de 2019 de la CNUCED, “plus de 127 000 travailleurs palestiniens (24 % de la main-d’œuvre en Cisjordanie) travaillent en Israël et dans les colonies.”
La majorité des Palestiniens travaillent dans le secteur israélien de la construction, où ils représenteraient 65 à 70 % de la main-d’œuvre totale.
Le rapport note que la dépendance du marché du travail palestinien à l’égard d’Israël a été facilitée par la rareté de la main-d’œuvre peu qualifiée en Israël, notamment dans l’agriculture et la construction.
Les tentatives de combler la pénurie de main-d’œuvre en provenance d’Asie ont initialement échoué parce que les Palestiniens retournaient en Cisjordanie à la fin de la journée de travail. Par conséquent, cela n’aura pas d’impact significatif sur la composition démographique d’Israël, ajoute le rapport.
Des conditions de travail douteuses
Parmi les États membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), Israël a l’un des taux de mortalité les plus élevés parmi les ouvriers du bâtiment, selon le Business and Human Rights Resource Center en 2020.
Les travailleurs palestiniens du secteur israélien de la construction voient leur salaire déduit pour les “avantages sociaux”. Cependant, ils ne reçoivent aucune de ces prestations auxquelles ils ont droit.
L’ONG israélienne Kav Lavid, axée sur le travail, a signalé des violations systématiques des droits des travailleurs palestiniens. Un rapport datant d’avril 2021 révèle que “34 % des travailleurs palestiniens du secteur de la construction doivent encore payer des droits de permis israéliens ; 84,7 % ont demandé à leur employeur des indemnités de maladie, mais seuls 7,8 % les ont reçues ; 74,6 % n’ont pas été informés qu’ils devaient avoir un fonds de pension ; la plupart des travailleurs ne reçoivent pas régulièrement une fiche de paie comme l’exige la loi ; et les autorités ne mettent pas en œuvre les droits des travailleurs.”
Plan israélien
Malgré l’importance du travail de construction pour les Palestiniens et la nature dangereuse du secteur israélien de la construction, il semble qu’Israël cherche désormais à attirer des Marocains pour remplacer les travailleurs palestiniens.
Selon le journal, si la fédération israélienne parvient à conclure un accord conjoint avec le Maroc, des milliers de travailleurs marocains de la construction seront nécessaires pour remplacer les travailleurs de la construction existant en Israël.
On s’attend à ce que les négociations connaissent une percée dans les semaines à venir, surtout après le nouveau rapprochement entre le Maroc et Israël à la suite du sommet du Néguev à la fin du mois de mars dernier.
La FITBB israélienne s’intéresse au gypse, en particulier à ceux qui sont spécialisés dans la gravure sur gypse. Le syndicat espère attirer les professionnels marocains en leur offrant un salaire mensuel allant de 20 000 dirhams (2 056 $) à 30 000 dirhams (3 084 $), un logement gratuit et le transport aller-retour jusqu’à leurs bureaux.
Relations Maroc-Israël
Après la reprise des relations diplomatiques entre le Maroc et Israël en 2020 suite à l’accord d’Ibrahim, les entreprises des deux parties ont exprimé leur intérêt à établir des projets communs entre les deux pays.
Les deux pays ont également coopéré sur le plan économique et culturel. Le 20 mars, la Société marocaine des ingénieurs du tourisme (SMIT) a organisé un webinaire avec des investisseurs israéliens, et les relations entre les acteurs économiques et culturels israéliens et marocains se sont considérablement développées l’année dernière.
Le Maroc, Israël, les EAU, Bahreïn et l’Égypte ont participé au sommet du Néguev le 27 mars, au cours duquel Israël a promis de partager certains de ses systèmes techniques de défense avancés avec les pays participants.