Rabat – Le Parlement européen a adopté jeudi une résolution exhortant le régime algérien à “libérer immédiatement” les militants et les journalistes détenus arbitrairement.
La résolution a été adoptée à une écrasante majorité par 536 députés, 18 s’étant abstenus et seulement quatre voix s’étant élevées contre la résolution.
Dans une déclaration, le Parlement européen a indiqué que la résolution visait à exhorter les autorités algériennes à libérer tous les dissidents détenus arbitrairement ainsi que les militants ou journalistes “accusés d’avoir exercé leur droit”, y compris le journaliste Ihsane El Kadi.
Arrêté par les autorités algériennes en décembre 2022, le journaliste a été condamné en avril dernier à une peine de cinq ans de prison pour avoir prétendument “reçu des fonds destinés à la propagande politique” et “porté atteinte à la sécurité de l’État”.
Selon le Parlement européen, la résolution d’aujourd’hui a principalement servi à appeler “les autorités algériennes à modifier les accusations liées à la sécurité dans le code pénal du pays qui sont utilisées pour criminaliser le droit à la liberté d’expression”.
Dans la déclaration annonçant sa résolution, le Parlement de l’UE a réitéré ses préoccupations concernant la détérioration de la situation de la liberté des médias en Algérie depuis que le mouvement social Hirak a frappé le pays au début de 2019.
En outre, le parlement a appelé toutes les autres institutions de l’UE à “condamner ouvertement la répression de la liberté des médias en Algérie.”
Ce n’est pas la première fois qu’un organisme international soulève des questions gênantes sur la détérioration des droits de l’homme en Algérie.
En mars de cette année, un groupe d’activistes a soulevé des préoccupations similaires lors d’une session de la sous-commission des droits de l’homme de la commission des affaires étrangères de l’UE à Bruxelles.
“Mes amis en Algérie sont en prison”, avait alors déclaré le vice-président de la Ligue pour la défense des droits de l’homme, faisant référence au cas d’El Kadi.
En mars, l’eurodéputé Bernard Guetta avait également exprimé ses inquiétudes quant à la situation de la liberté d’expression en Algérie, la décrivant comme “strictement contrôlée, et de plus en plus”.