Rabat – Le Parti populaire espagnol (PP) a demandé l’introduction d’une obligation de visa pour les résidents des villes de Nador et Tétouan, dans le nord du Maroc, qui souhaitent entrer à Ceuta et Melilla.
Le PP a récemment présenté une motion au Congrès espagnol, demandant au gouvernement d’inclure Ceuta et Melilla dans l’espace Schengen. Le Congrès discutera de cette proposition cette semaine.
Une fois que Ceuta et Melilla auront intégré la zone Schengen, les habitants de Nador perdront leur statut spécial leur permettant d’entrer à Ceuta sans visa. La même mesure s’appliquerait aux résidents de Tétouan qui ne pourraient plus entrer à Melilla sans visa.
Alors que le parti espagnol demande l’introduction d’une mesure aussi radicale, le président du PP, Juan Jose Imbroda, a fait valoir que les enclaves espagnoles font partie de l’Europe.
L’agence de presse espagnole Europa Press a cité les propos d’Imbroda : “Nous sommes en Europe, bien que géographiquement ce soit l’Afrique. Nous sommes dans l’Europe politique et cette frontière que nous avons à Beni-Ebzar et l’ensemble de la clôture est la frontière de l’Europe et, par conséquent, les dispositions juridiques et les règlements européens doivent y être appliqués.”
Imbroda a en outre exhorté le gouvernement espagnol à mettre en œuvre un “système de visa agile” dans les consulats espagnols au Maroc afin d’accélérer les procédures de visa par la numérisation des services.
Il a souligné la nécessité d’un système de visa qui “ne soit pas lent et n’entrave pas le souhait de nombreux Marocains de pouvoir venir à Melilla.”
Pourtant, le PP Melilla est confiant de remporter les prochaines élections de Melilla le 28 mai 2023, ce qui jouera un rôle pour faire avancer cet agenda.
Pourtant, au début du mois, la Cour suprême espagnole a annulé une mesure qui obligeait les mineurs de Nador à s’inscrire pour obtenir un visa afin d’accéder aux services sociaux de Melilla. La Cour a qualifié cette mesure de “discriminatoire”, ajoutant qu’elle “manquait” de base juridique.