Les corps de neuf migrants originaires de pays d’Afrique subsaharienne ont été retrouvés dans l’ouest de la Tunisie, près de la frontière avec l’Algérie, ces derniers jours, a indiqué mercredi à l’AFP un responsable judiciaire.
La Tunisie, dont le littoral est à moins de 150 kilomètres (90 miles) de l’île italienne de Lampedusa, a longtemps été un tremplin privilégié pour les migrants qui tentent le périlleux voyage maritime de l’Afrique du Nord vers l’Europe.
Les corps ont été découverts dans les montagnes près de Haidra, une ville de la province de Kasserine, et les autorités ont lancé une enquête qui comprendrait des autopsies “pour déterminer la cause du décès”, a déclaré Riadh Nwiwi, porte-parole du tribunal de Kasserine.
Le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), un groupe de soutien aux migrants, a déclaré dans un communiqué que “des informations préliminaires” indiquent que “le froid, la soif et la fatigue” sont les causes de la mort des migrants.
Nwiwi a noté une augmentation de la migration irrégulière en provenance d’autres régions d’Afrique à travers la frontière algéro-tunisienne, et plus particulièrement dans la zone forestière près de Haidra.
Le FTDES a exhorté les autorités tunisiennes à apporter une “réponse humanitaire” aux “politiques migratoires meurtrières de l’Union européenne qui ont contrevenu au droit de circulation des populations du (Global) Sud”.
Depuis le début de l’année, des dizaines de migrants se sont noyés dans une série de naufrages au large des côtes tunisiennes alors qu’ils tentaient de rejoindre l’Europe.
Le groupe a dénoncé “le silence des autorités tunisiennes sur les drames migratoires et la politique de militarisation des frontières”.
“Les migrants parcourent de grandes distances dans des environnements hostiles” pour fuir les conflits, les conditions économiques difficiles et les effets du changement climatique, a déclaré le FTDES.
Il a appelé à un “système d’accueil et d’orientation à la frontière algéro-tunisienne pour assurer les services humanitaires de base” le long des “routes migratoires meurtrières”.
Au cours des quatre premiers mois de 2023, le nombre de passages irréguliers vers l’Europe via la Méditerranée centrale a grimpé de près de 300% par rapport à la même période l’année dernière, avec près de 42 200 entrées détectées, selon l’agence frontalière de l’Union européenne Frontex.
Il a noté “une augmentation de 1 100% par rapport à l’année dernière” des trajets maritimes depuis la seule Tunisie.