L’Italie a promis jeudi une série d’investissements en Tunisie et une aide à la négociation d’un plan de sauvetage du Fonds monétaire international, alors que Rome cherche à stabiliser la crise économique du pays nord-africain et à endiguer le nombre croissant de migrants arrivant dans la nation européenne.
Le ministre des affaires étrangères, Antonio Tajani, a présenté les efforts et les engagements de l’Italie lors d’une réunion avec son homologue tunisien, Nabil Ammar, qui a insisté sur le fait que la Tunisie a vu arriver un nombre croissant de migrants africains en provenance de la frontière libyenne et qu’elle a besoin d’une aide économique.
“Notre proposition est très claire pour le Fonds monétaire et nos interlocuteurs, américains et européens. Notre proposition est de commencer à financer la Tunisie par l’intermédiaire du Fonds monétaire et de verser, après une première tranche, une deuxième tranche au fur et à mesure de l’avancement des réformes. Mais sans que cela soit totalement conditionné à la conclusion du processus de réforme. Commencer à financer, encourager les réformes.
“Nous sommes en train de finaliser un accord pour faire travailler en Italie 4000 travailleurs tunisiens qui seront formés en Tunisie. Ce sont eux, les travailleurs, et la Tunisie est le premier pays avec lequel nous mettons en œuvre ce projet, en dehors du décret, c’est-à-dire du Click Day”, a ajouté Antonio Tajani.
Selon l’Organisation de coopération et de développement économiques, la Tunisie traverse la pire crise qu’elle ait connue depuis une génération, avec une inflation avoisinant les 11 % et des denrées alimentaires de plus en plus rares. Le gouvernement négocie un prêt de 2 à 4 milliards de dollars avec le FMI pour faire face à un déficit budgétaire aggravé par la pandémie de COVID-19 et les retombées de la guerre en Ukraine.
Mais en échange d’un accord, la Tunisie devrait s’engager à des réformes douloureuses, notamment à réduire le secteur de l’administration publique – l’un des plus importants au monde – qui absorbe environ un tiers du budget de l’État. Le FMI exige également la suppression progressive des subventions et la privatisation des entreprises publiques, ce qui implique des licenciements massifs et une aggravation du chômage.
M. Tajani s’est engagé à défendre les intérêts de la Tunisie dans les négociations avec le FMI, réitérant la proposition de l’Italie selon laquelle le prêt devrait être accordé en deux tranches et ne pas dépendre entièrement de la mise en place de toutes les réformes. L’Italie souhaite que la Tunisie soit stable et prospère, car elle est devenue un point de départ important pour certains des 31 000 migrants qui ont atteint l’Italie depuis le début de l’année.
“Pour nous, le point fondamental est de garantir la stabilité de la Tunisie”, a déclaré M. Tajani.