Rabat – L’interview du chef terroriste Youssef al-Annabi par France 24 a suscité l’émoi et la frustration de la communauté internationale.
En début de semaine, France 24 a accordé une interview exclusive à Al-Annabi, l’actuel chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI), dans laquelle il a vanté le succès de la “stratégie de recrutement” du groupe terroriste au Sahel.
Al-Annabi est un terroriste algérien qui agit en tant qu'”émir” ou chef actuel d’AQMI, un groupe terroriste de la branche d’Al-Qaïda en Afrique du Nord. Ce groupe terroriste opère dans plusieurs pays, dont l’Algérie, le Mali, le Niger, la Libye, la Tunisie et la Mauritanie.
Le chef extrémiste a reconnu que le terrorisme constituait une menace dans la région, décrivant le Sahel comme “l’épicentre du djihad aujourd’hui”.
L’interview a frustré de nombreux internautes, qui ont demandé des sanctions contre les médias français.
“Alors @FRANCE24 continue de créer la peur et le chaos dans le but de pousser les citoyens étrangers à quitter Addis-Abeba ? Comment se fait-il que @FRANCE24 ait eu accès à une interview et ait diffusé la propagande d’un groupe terroriste ? Qui leur a donné la permission ?”, a déclaré un utilisateur de Twitter.
Un autre utilisateur de Twitter a critiqué la chaîne française, l’accusant de “promouvoir la propagande des terroristes au nom de la neutralité”.
Lahcen Haddad, président de la commission parlementaire mixte Maroc-Union européenne (UE) a également commenté la situation, soulignant que l’interview de l’émir algérien d’AQMI Abou Obeida Youssef al-Annabi n’est “rien d’autre qu’une apologie du terrorisme”.
“Comment peuvent-ils accorder un espace aérien à un terroriste, un boucher, responsable de la mort de centaines de personnes dans le Grand Sahara”, a souligné M. Haddad.
Le Maroc a depuis longtemps mis en garde contre l’absence d’efforts régionaux et mondiaux solides pour lutter contre l’aggravation de la situation au Sahel, que le pays a fréquemment décrit comme un “refuge pour les terroristes”.
Le chef du Bureau central des enquêtes judiciaires (BCIJ) du Maroc, Habboub Cherkaoui, a appelé à plusieurs reprises la communauté internationale à adopter un mécanisme de responsabilité partagée pour faire face à l’aggravation de l’insécurité dans la région.
Dans une interview datant de 2022, Cherkaoui a également mis en garde contre la collusion entre les groupes terroristes et les groupes séparatistes, tels que le Front Polisario.
Des données confirment que des imams locaux dans le territoire contrôlé par le Polisario à Tindouf, en Algérie, ont recruté des jeunes et les ont envoyés à AQMI, a-t-il déclaré.
Outre France 24, le journal français Le Monde s’est également retrouvé au cœur d’une controverse après avoir publié un long article en provenance de Tindouf sur le 16e congrès du Polisario, faisant état des menaces terroristes du Polisario à l’encontre du Maroc.
“Nous ne devrions pas seulement attaquer le mur, mais l’infrastructure économique du Maroc pour l’empêcher de profiter de nos ressources. Les Sahraouis des territoires occupés doivent participer à cette lutte. Il faudra peut-être envisager de s’appuyer sur des kamikazes”, a déclaré au journal Le Monde Khalihna Mohamed, directeur de la jeunesse au ministère sahraoui de l’éducation.