Une centaine de manifestants se sont rassemblés jeudi dans la capitale tunisienne pour réclamer la liberté pour les détracteurs du président Kais Saied, qui a gouverné en grande partie par décret au cours des deux dernières années.
Les manifestants, parmi lesquels des parents de détenus, se sont rassemblés devant la Cour d’appel de Tunis pour protester contre le maintien en détention de 20 personnalités du monde politique, des affaires et des médias, accusées de “complot contre la sécurité de l’Etat”, selon un journaliste de l’AFP présent sur les lieux.
Le président Saied, qui a lancé un coup de force en juillet 2021 avant de gouverner par décret, a qualifié les personnes emprisonnées de “terroristes”.
S’adressant à l’AFP, Imed Khemiri, porte-parole du parti d’opposition d’inspiration islamiste Ennahda, a dénoncé les arrestations comme étant “politiques”.
Ennahda était le plus grand parti au Parlement avant que Saied ne suspende la chambre en juillet 2021 avant de la dissoudre.
Ces emprisonnements “reflètent une crise politique étouffante en Tunisie” mais ils “ne peuvent pas faire taire les voix libres”, a ajouté M. Khemiri, dont le parti appartient au Front de salut national (FSN), la principale coalition d’opposition.
وقفة للمطالبة باطلاق سراح المساجين السياسين في #تونس
الشعب يريد قضاء مستقل
حريات حريات لا قضاء التعليمات pic.twitter.com/11c8jckShW— فداء الهمامي Fida Hammami (@FidaaHammami) July 13, 2023
Abdelaziz Chebbi, le fils d’Issam Chebbi, le leader du FSN emprisonné depuis 65 ans, a également dénoncé les arrestations.
“Mon père paie le prix de son amour pour la Tunisie”, a-t-il déclaré, la voix étranglée par l’émotion.
“Le pouvoir judiciaire est aux ordres du pouvoir exécutif et n’est pas indépendant.