L’Algérie continue d’exploiter la conjoncture mondiale caractérisée par une crise énergétique étouffante, pour perpétuer sa présence sur la scène, une tendance qui a été révélée par les résultats de la visite que le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ahmed Ataf, a effectuée en Italie, en Serbie et en Allemagne.
Avant de quitter la capitale allemande, Berlin, pour rentrer en Algérie, le ministre des Affaires étrangères a rencontré le vice-chancelier et ministre de l’Économie et de la Protection du climat, Robert Habeck, un portefeuille ministériel qui a du poids dans le gouvernement allemand en raison de l’orientation du système occidental et européen en particulier, vers les énergies renouvelables, à la lumière de la crise qui l’a déclenchée. L’opération militaire spéciale russe en Ukraine et la guerre du gaz qui en a résulté entre Moscou et Bruxelles.
À l’instar de l’Italie, l’Allemagne se prépare à profiter de la liaison maritime entre l’Algérie et Rome, dans ce que l’on appelle le gazoduc Galassie, qui transportera du gaz et de l’hydrogène de l’Algérie vers l’Italie, avant de le transformer en projet de corridor hydrogène sud (SoutH2 Corridor), du continent italien jusqu’au cœur de l’Europe, exactement. Jusqu’à l’Allemagne en passant par l’Autriche.
Ce projet a été salué par le ministre des Affaires étrangères Ahmed Ataf, selon un communiqué du ministère des Affaires étrangères, devant les responsables allemands qui ont signé un accord tripartite avec l’Autriche et l’Italie pour la mise en œuvre de ce projet qui vise à couvrir près de dix pour cent des besoins énergétiques de l’Europe.
Les deux parties ont également abordé les prochaines retombées bilatérales, en soulignant la nécessité d’entamer la préparation de la prochaine session de la commission économique mixte entre les deux pays, en organisant une réunion au niveau des experts en Algérie en octobre prochain pour évaluer les progrès accomplis dans la réalisation des objectifs du partenariat bilatéral à différents niveaux.
Ce projet, qui relie l’Afrique du Nord de l’Algérie à l’Europe, s’étend sur 3.300 km, qui a attiré la société italienne “Snam Asia”, la société autrichienne “Gas Connect” et son compatriote “Gas Lightung GmbH”, et la société allemande “Pierre Nat Guy”. MB Ha, “qui ont signé un accord pour mettre le projet sur les rails, avec le soutien politique des ministères de l’énergie des gouvernements des trois pays dans une lettre écrite signée en mai dernier.
Et si le projet de Corridor Sud Hydrogène renforce le rapprochement algéro-européen à travers l’Algérie, l’axe Rome-Berlin, avec l’entrelacement des intérêts dans un monde en pleine mutation, il nuit en revanche aux intérêts d’autres pays européens, comme l’Espagne, qui misaient sur l’aide à l’Algérie pour lui faire jouer le rôle de premier fournisseur de ressources naturelles. De l’énergie vers l’Europe, objectif pour lequel elle travaille depuis de nombreuses années et est devenue le plus grand pays d’Europe en termes de stockage et de dilution de gaz.