Fès – Amnesty International a annoncé le 15 décembre que les autorités marocaines ont décidé d’extrader le militant ouïghour Idris Hassan vers la Chine.
Pékin a accusé Hasan d’appartenir à un groupe terroriste et a demandé à Interpol de publier une notice rouge à son sujet. Les autorités marocaines ont arrêté Hasan le 19 juillet, mais la notice rouge d’Interpol a été retirée le 2 août.
Hasan a été appréhendé en juillet dernier après avoir voyagé de la Turquie au Maroc. L’homme ouïghour vivait en Turquie avec un “permis humanitaire” qui allait expirer. Sa femme et ses enfants ont une résidence permanente dans le pays.
L’activiste résidait en Turquie depuis 2012 avant de fuir le pays car, comme il l’a dit, “il ne s’y sentait pas en sécurité.”
En juillet, Beijin a demandé à Rabat de lui remettre Hasan, le désignant comme un “terroriste”.
Des groupes de défense des droits de l’homme, dont Amnesty International et MENA Rights, ont depuis plaidé auprès du Maroc pour qu’il ne remette pas le militant aux autorités chinoises. Les ONG ont invoqué les risques de détention arbitraire et de torture en Chine.
Hassan a été traduit devant le tribunal de première instance de Casablanca le 20 juillet, qui a ordonné son placement en détention à la prison de Tifelt. Depuis, la Cour de cassation examine la demande d’expulsion.
Hasan est l’un des nombreux Ouïghours qui ont fui la Chine à la suite d’accusations d’incarcération généralisée du groupe minoritaire par les autorités chinoises, en réponse à la violente guerre séparatiste qui a fait un millier de victimes civiles dans la région entre 1997 et 2014.
Les Ouïghours sont un groupe ethnique turc de la région autonome chinoise du Xinjiang, principalement musulman. Les Ouïghours parlent une langue qui s’apparente au turc et se considèrent comme culturellement et ethniquement liés aux pays d’Asie centrale.
Selon les organisations occidentales de défense des droits de l’homme, les Ouïghours sont actuellement persécutés dans leur propre pays, et l’on rapporte qu’ils sont torturés et incarcérés dans des prisons politiques chinoises.