Rabat – L’absence du Maroc au forum de l’Union pour la Méditerranée n’a pas été bien accueillie par le gouvernement espagnol, ont indiqué des sources espagnoles.
El Pais a rapporté dimanche que le ministre marocain des Affaires étrangères, Nasser Bourita, s’est excusé de ne pas avoir pu assister au forum car il coïncidait avec la conférence Chine-Afrique, qui s’est ouverte aujourd’hui à Dakar, au Sénégal.
Le ministre espagnol des affaires étrangères Jose Manuel Albares aurait été particulièrement frustré par l’absence de M. Bourita, car il s’agissait de la première rencontre en personne entre les deux ministres des affaires étrangères depuis que les relations diplomatiques entre leurs pays ont atteint un niveau historiquement bas entre avril et mai.
Le Maroc et l’Espagne ont connu une crise sans précédent après que le gouvernement de Sanchez ait autorisé le leader du Polisario, Brahim Ghali, à entrer sur le territoire espagnol.
Le Maroc a dénoncé sans ambages l’accueil du chef du Polisario par l’Espagne, affirmant que l’absence de consultation lors de la décision du gouvernement espagnol d’accueillir Ghali constituait un mépris flagrant de la coopération et du partenariat stratégique de longue date entre Madrid et Rabat.
Selon El Pais, Bourita et Albares devaient se rencontrer à l’Assemblée générale des Nations unies en septembre, mais la réunion a été reportée sans qu’une date précise ne soit révélée.
Le média espagnol rappelle également que le ministre algérien des affaires étrangères, Ramtane Lamamra, a déclaré qu’il ne participerait pas à la réunion de l’Union pour la Méditerranée.
Cependant, “l’absence du ministre algérien est moins significative, car M. Albares l’a déjà rencontré le 30 septembre à Alger et le 21 octobre à Tripoli (Libye), les deux fois dans le but d’assurer le flux de gaz en Espagne après la fermeture du gazoduc qui traverse le territoire marocain”, note le journal espagnol.
El Pais a également déclaré que les liens diplomatiques entre l’Espagne et le Maroc n’ont pas encore été pleinement rétablis à la normale d’avant la crise, malgré les récentes “paroles conciliantes” du roi Mohammed VI envers Madrid.
Le 20 août, le monarque a déclaré que le Maroc était ouvert à la préservation et au renforcement de son partenariat diplomatique avec l’Espagne.
Le roi a exprimé un “sentiment d’optimisme” concernant le futur dialogue avec le gouvernement du Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il a évoqué la nécessité d'”inaugurer une phase nouvelle et sans précédent dans les relations entre les deux pays, sur la base de la confiance, de la transparence, du respect mutuel et du respect des obligations”.
Malgré la volonté récemment affichée par les deux pays de poursuivre leur coopération bilatérale, les dernières semaines ont mis en lumière des problèmes persistants.
Dans son rapport, El Pais mentionne les désaccords hispano-marocains sur les îlots Chafarinas comme l’un des nombreux points de désaccord entre les deux pays.