Casablanca – Suite à sa décision d’arrêter le gazoduc Maghreb-Europe en novembre 2021, l’Algérie a continué à perdre des parts de marché en Espagne, tombant à la troisième place derrière la Russie.
Selon le bulletin statistique d’Enagas, la société énergétique espagnole, la Russie est devenue en juin le deuxième fournisseur de gaz de l’Espagne, avec une part de 24,4 %, derrière les États-Unis, qui possèdent une part de 29,6 %. L’Algérie est désormais le troisième fournisseur de gaz de l’Espagne, avec une part de 21,6 %.
Cette année, Moscou a quadruplé la quantité de gaz transportée vers Madrid sur fond d’invasion de l’Ukraine.
En juin 2022, la Russie a exporté vers l’Espagne 8 752 gigawattheures (GWh) contre 2 163 GWh à la même période en 2021, rapporte l’Ebagas dans son bulletin statistique.
A l’inverse, les importations de gaz en provenance d’Algérie ont chuté d’environ 57,3% par rapport à juin 2021, passant de 18 123 GWh il y a un an à seulement 7 736 GWh le mois dernier.
Selon les statistiques d’Enagas, les États-Unis sont le plus grand fournisseur de gaz à l’Espagne pour le sixième mois consécutif, avec 10 618 GWh, soit 29,6 % de tout le gaz importé.
La forte baisse de l’Algérie en tant que premier fournisseur de gaz de l’Espagne est le résultat de tensions diplomatiques croissantes entre les deux pays.
En avril 2022, l’Algérie a officiellement menacé de retirer son accord d’exportation de gaz avec l’Espagne en représailles à l’approbation par Pedro Sanchez du plan d’autonomie du Sahara Occidental du Maroc.
Depuis lors, l’Algérie a réduit de 25 % ses livraisons de gaz à l’Espagne. Selon Enagas, 234 (gigawatts/jour) sont entrés en Espagne depuis le 1er mai dernier, contre 312 GWh/jour enregistrés le 14 mars.