Denver – Bien que le Maroc ait été au centre de la fermeture par l’Algérie de l’oléoduc Maghreb-Europe, les experts en géopolitique préviennent que cette décision causera des dommages au-delà du Maghreb.
Aymeric Chauprade, membre du Parlement européen (MPE), a décrit la décision de l’Algérie comme un “mauvais coup” porté à l’Espagne et au reste de l’Europe avant l’hiver prochain. En plus d’être une escalade dans le conflit unilatéral de l’Algérie avec le Maroc, la décision affecte également les prix du gaz pour les autres pays de la région.
L’eurodéputé a poursuivi en décrivant les actions de l’Algérie comme une “fuite en avant”, affirmant que cet événement a démontré le manque de fiabilité de l’Algérie en tant que partenaire énergétique à long terme pour l’Europe. Chauprade a conclu en déclarant que l’UE devrait plutôt s’efforcer de consolider les liens avec le Maroc dans le sillage de la fin du pipeline Maghreb-Europe.
D’autres politiciens européens ont critiqué le régime algérien pour avoir mis fin à l’accord de 25 ans sur le gaz naturel, accusant Alger de “chantage au gaz” contre Rabat.
L’Europe est actuellement en pleine pénurie de gaz naturel, selon les données de la Banque mondiale. Les coûts d’adaptation à la décision de l’Algérie auront un impact potentiel sur les pays du continent à l’approche de l’hiver, d’autant plus que l’on craint que certains des autres principaux fournisseurs de l’Europe ne soient pas en mesure de livrer.
Le Maroc maintient que la décision algérienne aura un effet minime sur le réseau électrique du pays. Rabat a annoncé qu’il mettrait en œuvre des plans alternatifs pour compenser la différence d’approvisionnement en gaz naturel sans l’Algérie.
Le Maroc a récemment annoncé un appel d’offres pour la construction de nouvelles installations de production et de stockage de gaz naturel dans le but de devenir un centre régional plus durable pour la production et le stockage d’énergie.