Rabat – Olivier Baratelli, avocat représentant le Maroc dans l’affaire Pegasus a souligné l’absence de toute preuve liant le pays d’Afrique du Nord à l’utilisation du logiciel espion Pegasus dans les appareils électroniques.
“Le Maroc a clairement été victime” de tentatives similaires depuis “longtemps”.
L’avocat a souligné mercredi qu’il attendait la “moindre” preuve pour prouver les “accusations fantaisistes” portées contre le Maroc depuis 18 mois.
“Deux juges d’instruction ont été nommés suite à des plaintes de différentes personnes, qui accusent le Maroc d’avoir espionné leurs téléphones, mais aucun élément technique ne ressort [de] ces accusations”, a-t-il souligné.
Le Maroc a nommé Baratelli pour représenter le pays dans sa défense juridique contre la France en juillet 2021.
L’avocat dirige également les actions en justice prévues par le Maroc contre les ONG, à l’origine des allégations d’espionnage contre le pays.
Le pays a intenté une action en justice contre Amnesty International et Forbidden Stories, qui affirment que le pays d’Afrique du Nord a utilisé le logiciel espion Pegasus produit par la société israélienne NSO Group pour pirater prétendument des smartphones appartenant à des journalistes, des militants des droits de l’homme et des fonctionnaires de plusieurs pays.
Le Maroc a fréquemment rejeté les allégations de logiciels espions. Les deux ONG n’ont pas non plus présenté de preuves pour étayer leurs affirmations et allégations contre le pays.
“Le Maroc a constamment dénoncé les accusations fantaisistes, injustes et téléguidées sur l’utilisation de Pégase”, a déclaré Baratelli, soulignant que le pays a engagé 10 procédures pénales pour diffamation contre 10 journaux qui ont diffusé les rumeurs sans fournir de preuves.
L’expert judiciaire français David Zenati, s’est fait l’écho des remarques de Baratelli, soulignant la nécessité d’une “extrême prudence” à l’égard de tout rapport accusant le Maroc d’utiliser le logiciel Pégase.
“Les éléments techniques fournis” par les ONG qui ont porté les accusations ne permettent “en aucun cas de connaître ou de localiser l’utilisateur du programme”, a-t-il déclaré.
M. Zenati, qui est expert auprès de la Cour de cassation et de la Cour pénale internationale, s’est exprimé mercredi devant le parlement marocain pour discuter des attaques hostiles flagrantes et répétées contre le
Maroc.
“Si nous voulons savoir si tel ou tel pays a piraté tel ou tel téléphone, le seul endroit où l’on peut obtenir cette information est celui où se trouve le serveur de l’ONS”, a ajouté l’expert technique.
Mercredi, le parlement marocain a tenu une réunion, réunissant des fonctionnaires, des avocats, des experts et des journalistes pour discuter des accusations du Parlement européen contre le Maroc – y compris la résolution de janvier de l’organisme – accusant le pays d’Afrique du Nord de “harceler” et “d’intimider” les journalistes et les militants.
Lors de la réunion, le Parlement a réitéré sa position contre les manœuvres hostiles et les accusations contre le pays et a condamné les allégations faites sans preuve ou preuve, y compris l’affaire Pegasus.