Rabat – Eric Zemmour, homme politique français d’extrême droite et expert en politique, a reçu des réactions négatives pour avoir ouvertement soutenu le discours “raciste” du président tunisien Kais Saied, qui visait les migrants subsahariens, après avoir présidé une réunion du Conseil national de sécurité au Palais de Carthage.
Saeid aurait déclaré mardi que l’augmentation de l’immigration subsaharienne en Tunisie était due à un “arrangement criminel” qui vise à modifier la démographie du pays en tant que “pays arabe et islamique”.
Zemmour a applaudi les remarques de Saeid dans un Tweet, en disant : “La Tunisie veut prendre des mesures urgentes pour protéger son peuple. Qu’attendons-nous pour combattre ce Grand Remplacement ?”
Les utilisateurs de Twitter ont inondé la section des commentaires sous la déclaration controversée de Zemmour. Un utilisateur l’a comparé au leader nazi Adolf Hitler, écrivant : “Un discours identitaire et xénophobe basé sur le simplisme de la politique du bouc émissaire : ‘l’étranger est la cause de tous les maux de la société…’ Adolf Hitler a fait une chose similaire.”
De l’huile sur le feu
Cependant, la rhétorique raciste a également alimenté d’autres commentaires racistes, beaucoup affirmant que Saeid avait le droit d’exprimer son désir d’avoir “moins de Noirs” dans son pays.
D’autres critiques ont accusé Zemmour d’utiliser les remarques de Saied pour soutenir ses propres “théories extrémistes”. Le pundit conservateur français et leader du Parti de la Reconquête, est connu pour ses attaques contre les musulmans et les populations immigrées.
Au fil des ans, il a été l’un des vulgarisateurs les plus importants et les plus virulents de la théorie du Grand Remplacement. Utilisée pour la première fois par l’écrivain français réactionnaire et nationaliste blanc Renaud Camus dans son roman éponyme de 2011, cette théorie repose sur de fausses idéologies selon lesquelles la population chrétienne européenne serait remplacée par des musulmans et des Arabes.
L’idée a été largement dénoncée et démystifiée, ses détracteurs affirmant que les partisans de la théorie épousent une rhétorique préjudiciable et conspirationniste qui répand la haine et alimente les actes islamophobes.
Outre les commentateurs des médias sociaux, les ONG ont rejoint le chœur des condamnations du discours du président Saied, affirmant qu’un tel langage dommageable alimente la crise des migrants, a rapporté le média Middle East Monitor.
Un activiste s’est emporté contre la rhétorique du président tunisien sur Twitter, en disant : “Déclaration dégoûtante de la présidence de la #Tunisie lors d’une réunion du Conseil national de sécurité dépeignant les programmes post-2011 visant à installer les migrants africains noirs en Tunisie comme une conspiration visant à faire du pays ‘un pays purement africain sans affiliation avec les nations arabes et islamiques’.”