Rabat – Des dizaines d’entreprises espagnoles réclament des dommages et intérêts en raison des sanctions imposées par l’Algérie à l’Espagne, a rapporté lundi El Espanol.
Les entreprises, qui se sont réunies sous la bannière de “l’Association des entreprises en crise algérienne”, demandent au gouvernement de Pedro Sanchez des dommages et intérêts d’un montant de 300 millions d’euros, selon le journal espagnol.
Les discussions sur la formation de cette alliance remontent au mois de février, lorsque les propriétaires de petites entreprises se sont plaints des effets de la décision de l’Algérie de leur interdire de faire des affaires à l’intérieur de ses frontières.
L’Algérie avait bloqué tout commerce avec l’Espagne après que le gouvernement espagnol ait soutenu le plan d’autonomie du Maroc comme la base la plus sérieuse et la plus crédible pour mettre fin au conflit du Sahara occidental.
Le blocus aurait coûté à l’Espagne plus de 900 millions d’euros, affectant gravement des régions telles que Valence, dont les exportations vers l’Algérie étaient les plus importantes.
Ces effets ont conduit Madrid à poursuivre les discussions avec la Commission européenne pour mettre en œuvre des programmes d’aide aux entreprises touchées par le blocus algérien. Le gouvernement espagnol a signalé plus de 150 cas de blocus contre des entreprises depuis juin 2022.
Malgré les tentatives des responsables espagnols pour amener l’UE à prendre position sur la question, ils semblent hésiter à engager un combat diplomatique avec l’Algérie, alors que le pays nord-africain devient l’un de leurs partenaires énergétiques à la lumière des sanctions de l’UE à l’encontre de la Russie.
Les blocages ont également eu des répercussions sur d’autres pays européens, en raison des liens entre les différentes chaînes d’approvisionnement en Afrique du Nord et en Europe.
S’adressant à Europa Press en janvier, le ministre espagnol des affaires étrangères, Jose Manuel Albares, a suggéré que le gouvernement algérien était unilatéralement responsable du déclenchement du blocus et du gel du traité d’amitié entre Madrid et Alger.
Le traité de 20 ans avait assuré la coopération dans le commerce, la migration et d’autres secteurs entre les deux pays, mais a été unilatéralement suspendu par l’Algérie après que l’Espagne a approuvé la position du Maroc sur le Sahara occidental et a pris d’autres mesures pour rétablir ses liens avec Rabat.