Rabat – Le jet privé de l’ancien ministre marocain Moulay Hafid Elamlamy aurait fait l’objet d’une inspection “minutieuse” et “stricte” par les douaniers français à l’aéroport Charles de Gaulle à Paris le 2 mars.
Le passeport de l’ancien ministre a également été examiné “à de multiples reprises” par les autorités de l’aéroport, a indiqué le journal marocain Le Desk, citant des sources, rappelant que M. Elalamy se rend souvent à Paris.
Le jet privé Falcon 7X a également été soumis à un temps d’attente de huit heures avant d’être autorisé à voler vers l’aéroport de Malaga, en Espagne.
Une surveillance aussi stricte est généralement réservée aux personnes suspectes dont la richesse ou la fortune proviendrait de sources douteuses.
Les sources qui ont parlé le Desk ont insisté sur le fait que le type de contrôle douanier minutieux auquel le jet d’Elalamy a été soumis est inhabituel pour les avions privés. “Le secret fait partie du service lors d’un combat dans un avion privé”, a déclaré l’une des sources, soulignant que les bagages des vols privés sont rarement contrôlés et que les douaniers sont “généralement absents”.
Les sources du média marocain ont lié le traitement surprenant reçu par Elalamy à la crise croissante entre la France et le Maroc, avec des divergences persistantes sur une série de questions d’importance stratégique pour les deux pays, de la délivrance de visas aux engagements vagues de la France concernant le conflit du Sahara occidental.
La semaine dernière, une source autorisée du gouvernement marocain a démenti les affirmations du président Emmanuel Macron selon lesquelles les liens diplomatiques entre Rabat et Paris étaient “amicaux”, malgré les rapports faisant état du mécontentement du Maroc à l’égard de ce qui est perçu comme une atteinte aux intérêts marocains de la part de la France.
“Les relations ne sont plus ni amicales ni bonnes, ni entre les deux gouvernements, ni entre le Palais royal et l’Élysée”, a déclaré le responsable marocain cité par le magazine panafricain Jeune Afrique.
Cette déclaration est intervenue après qu’Emmanuel Macron a affirmé, en dépit des signaux croissants d’un coup de froid dans les relations entre Paris et Rabat, qu’il était personnellement en bons termes avec le roi Mohammed VI et que les relations entre la France et le Maroc étaient plutôt chaleureuses et sur le point de s’améliorer davantage.
“Nous avons eu plusieurs discussions, il y a des relations personnelles qui sont amicales et qui resteront, donc il y a toujours des gens qui essaient de mettre en avant des incidents, des scandales au Parlement européen, et d’écouter des sujets qui ont été révélés par la presse”, avait déclaré Macron.