Le gouvernement d’unité nationale (GNU) a condamné la tentative de Fathi Bashagha de prendre le contrôle de la capitale Tripoli par la force, mardi.
Le premier ministre nommé par le Parlement, Fathi Bashagha, a tenté de prendre le contrôle de la capitale pendant la nuit, mais il n’a fallu que quelques heures pour qu’il soit chassé par l’administration dirigée par le premier ministre Abdul Hamid Dbeibah.
Dans sa déclaration, le GNU a décrit les forces d’attaque comme un “groupe armé illégal” qui a tenté de s’infiltrer dans la capitale en pleine nuit, semant la terreur et le chaos parmi la population.
Les habitants de Tripoli se sont réveillés au son des armes lourdes et des tirs automatiques. Le ministère de l’éducation a annoncé la suspension des études jusqu’à nouvel ordre.
La déclaration du GNU a révélé que des ordres ont été diffusés à toutes les unités de sécurité et militaires pour une tolérance zéro envers toute personne menaçant la sécurité et la sûreté des civils.
Le gouvernement reconnu par les Nations unies a affirmé son engagement à mener le pays vers des élections et à empêcher toute tentative de “certaines parties” de prolonger leur séjour au pouvoir ou de s’imposer par la force contre la volonté du peuple libyen.
Il a également appelé la communauté internationale à condamner le geste de Bashagh qui “menace la sécurité des citoyens” et à reconnaître que toute personne qui commet un tel acte ne sera jamais apte à être un partenaire de dialogue ou d’accord politique.
Bashagha, qui comme Dbeibah est originaire de Misrata, la ville des puissants bataillons armés, a été assermenté par la Chambre des représentants en mars dernier lors d’une sassion qui a manqué de transparence, d’intégrité et de normes procédurales, selon les critiques.
À de nombreuses reprises, Bashagha a déclaré qu’il entrerait à Tripoli sans violence, tandis que le Premier ministre Dbeibah, en difficulté, a juré qu’il ne remettrait le pouvoir qu’à un gouvernement élu.
Plus tard, le bureau de Bashagha a déclaré qu’il s’était retiré “pour préserver la sécurité et la sûreté des citoyens”.
Dans une démonstration de force, le Premier ministre Dbeibah est sorti dans les rues dès les premières heures de la journée de mardi, faisant le tour des quartiers de la capitale et s’entretenant avec les habitants, leur assurant que tout est sous contrôle.
Des images mises en ligne ce matin montrent des véhicules armés affiliés à l’administration de Dbeibah déployés dans les rues de Tripoli et célébrant la “victoire”.
La décision de Bashagha intervient alors que des représentants du Parlement basé à l’est et soutenant Bashagha et son rival, le Haut Conseil d’État, se réunissent au Caire pour le deuxième cycle de pourparlers sous la supervision de l’ONU, dans le but d’amener les deux parties à se mettre d’accord sur la base constitutionnelle permettant d’organiser des élections.
Des dizaines de résidents ont afflué sur la place des Martyrs pour exprimer leur colère contre Bashagha, réaffirmant qu’ils n’accueilleraient qu’un gouvernement élu.