Ce que les observateurs de la scène nationale ont toujours craint, semble se concrétiser aujourd’hui. La Tunisie est prise au piège du Fonds monétaire international (FMI), et on ne peut blâmer que l’Etat tunisien pour sa mauvaise gestion de la crise économique qui dure depuis dix ans.
Le FMI a finalisé, mardi 22 février 2022, une visite virtuelle d’une semaine en Tunisie, où il a rencontré l’ensemble des acteurs et responsables concernés par les négociations avec la Tunisie.
Si le bilan n’a pas été dévoilé, certaines indiscrétions font craindre le pire. La Tunisie ne bénéficie plus de marge de manœuvre et on commence à évoquer des consignes, voire des diktats que doit mettre en œuvre notre pays.
Si, actuellement, le contexte politique concentre l’inquiétude, l’urgence économique et financière n’en est pas moins préoccupante. Pour comprendre la crise, il suffit de rappeler que l’Etat a élaboré son budget pour l’année courante sur la base de l’hypothèse de conclusion d’un accord avec le FMI avant la fin du mois de mars, une première dans l’histoire du pays comme le confirment les économistes.
Le risque d’un défaut de paiement
Autrement, la Tunisie marquera un défaut de paiement et demandera un rééchelonnement de ses dettes, un passage par le Club de Paris s’annonce dans ce cas inévitable. Un coup dur pour une économie qui peinait déjà à résorber ses déséquilibres budgétaires et extérieurs importants.
Mais on n’en est pas encore là ! La Tunisie doit, selon le FMI, s’engager à soigner sa masse salariale, réduire les dépenses liées à la subvention des produits de base et remettre à flot les entreprises publiques hautement budgétivore.
Ce sont les trois axes que discutent actuellement les deux parties, mais la situation est périlleuse pour la Tunisie dont la mesure où des mesures et réformes douloureuses s’annoncent indispensables.
Une lueur d’espoir. La Centrale syndicale s’est dite pour la première fois ouverte à des réformes justes et équitables, ce qui pourra aider dans la résolution de la crise.
En effet, à l’issue de son entrevue avec la cheffe du gouvernement, le premier responsable de l’Union générale tunisienne du travail (UGG) Noureddine Taboubi a annoncé que son organisation étudiera tous les dossiers relatifs à la situation sociale et économique dans le pays, ajoutant que la centrale syndicale est ouverte aux réformes qui selon lui, « doivent être justes et équitables pour toutes les catégories sociales ».
Un accord indispensable
En tout cas, l’accord avec le FMI est indispensable pour la Tunisie. C’est ce que ne cesse de répéter la ministre des Finances pour alerter contre une nette dégradation de la situation financière et pour souligner l’obligation d’entretenir les réformes nécessaires.
« Un accord avec le Fonds monétaire international (FMI) s’avère indispensable pour assurer les équilibres budgétaires de l’Etat », a-t-elle laissé entendre.
Autant dire que cette institution financière n’a pas cessé de le répéter. La Tunisie doit revoir sa stratégie en matière de masse salariale, d’emploi et de subvention.
Aujourd’hui, la Tunisie est dans l’impasse, et seules des réformes douloureuses qui risquent de provoquer une explosion sociale peuvent sauver à long terme la situation.
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