Rien n’a filtré jusque-là sur le contenu des discussions menées avec le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. Ce dernier va-t-il choisir un chef de gouvernement, donc nommé parmi les «vainqueurs» de la joute électorale, ou un Premier ministre qui exécutera son programme ?
Cinq chefs de parti politique et des représentants des «indépendants» ont été reçus au siège de la présidence de la République depuis samedi. Il s’agit de ceux qui sont arrivés en tête des législatives du 12 juin, ayant décroché un nombre important de sièges. Rien n’a filtré jusque-là sur le contenu des discussions menées avec le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune.
Ce dernier va-t-il choisir un chef de gouvernement, donc nommé parmi les «vainqueurs» de la joute électorale, ou un Premier ministre qui exécutera son programme ? La question reste posée, même si, a priori, tout indique que c’est la deuxième option qui est à l’ordre du jour, sachant qu’il n’y a aucune difficulté pour la constitution d’une «majorité présidentielle». Plusieurs députés élus sur des listes indépendantes, deuxième force donc à l’APN avec un total de 84 sièges, ont déjà exprimé leur soutien au programme du Président.
Ceci, sans compter les partis politiques dits du pouvoir, FLN et RND, ou d’autres encore qui peuvent éventuellement aller dans le même sens, à l’image du Front El Moustakbal ou le mouvement El Bina. Bien entendu, si certaines formations politiques ont déjà annoncé la couleur, à l’image du FLN qui, par le biais de son secrétaire général, Abou El Fadhl Baadji, a affirmé qu’il «aura le plus grand nombre de ministères», d’autres par contre préfèrent temporiser.
Ainsi, même si ces partis se sont attardées sur leurs participations, ou non, au futur gouvernement, rien n’a été dit par rapport au poste de chef de l’Exécutif. Aucun parmi les politiques reçus par Tebboune n’a exprimé son souhait de devenir chef de gouvernement.
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Or, et ceci depuis samedi, donc avec l’entame de ces consultations, des noms ont commencé à circuler, à l’image de celui de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum, ou des anciens ministres, Abdelaziz Rahabi, Abdelaziz Belkhadem ou encore Abdelaziz Khellaf.
Et aucun d’entre eux n’appartient à ces formations politiques reçues. Ce qui sous-entend, si bien entendu les personnalités citées seraient de réelles options, ou du moins des profils qui intéresseraient la Présidence, que c’est un «Premier ministre» qui sera nommé et non un «chef de gouvernement».
Dans tous les cas de figure, les choses s’éclairciront dans les heures ou les jours à venir. Le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, a présenté sa démission au président de la République jeudi dernier. Il a été chargé par la suite de gérer les affaires courantes jusqu’à la nomination de son remplaçant.
Au vu des défis qui attendent son successeur, tant sur le plan politique, marqué notamment par la multiplication des interpellations de militants et activistes, que sur le plan socioéconomique, le choix du chef de l’Etat donnera un aperçu sur la suite des événements. Même si, a priori, dans le contexte politique actuel, il est peu évident qu’une personnalité d’envergure et consensuelle puisse accepter cette mission.
D’autant plus que le processus politique mené depuis l’élection présidentielle du 12 décembre 2019 n’a pas réussi à susciter l’adhésion de la plus grande partie de la classe politique de l’opposition et de la population, les deux dernières élections, le référendum sur la Constitution et les législatives, n’ayant enregistré qu’un taux de participation de 23%.