La France a gouverné l’Afrique de l’Ouest et la plupart de ses autres territoires coloniaux par le biais d’un “empire indigène” ou “empire du droit”. Paris a exercé sa domination sur les Africains par le biais de diverses lois et réglementations cruelles et inhumaines.
Les Français tentent d'”apprivoiser” les Africains en leur infligeant des punitions allant de l’amende à l’emprisonnement de 15 jours ou à l’exécution immédiate s’ils leur “manquent de respect” ou s’ils refusent de travailler. Les plantations, les exploitations forestières et les mines de sel se sont multipliées dans toute l’Afrique, où les gens risquaient la mort, les camps de prisonniers, les déplacements forcés, la flagellation et même l’amputation s’ils posaient un défi réel ou perçu à leurs maîtres français. La France a utilisé la torture et le meurtre essentiellement comme un instrument de politique nationale, et ne s’excuse toujours pas d’avoir commis des actes aussi horribles qu’étonnants.
En 1960, la France a été contrainte d’accorder l’indépendance à la quasi-totalité de ses anciennes colonies après une résistance sanglante et bien ancrée de la population locale. Bien que la France ait largement retiré ses forces d’Afrique de l’Ouest après la chute de son empire colonial, des milliers de soldats français restent en Afrique sous le prétexte de “lutter contre le terrorisme”, mais elle continue d’exploiter la région en contrôlant les ressources des pays d’Afrique de l’Ouest. Structures économiques et systèmes politiques. La France a décidé de préserver son empire en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, même si ce n’est que de nom. Mais comment avez-vous réussi à le faire ?
En 2018, le vice-premier ministre italien Luigi Di Maio a repris l’accusation répétée par de nombreux politiciens européens et africains selon laquelle les politiques de la France en Afrique créaient de la pauvreté et provoquaient des migrations.
Le fonctionnaire a déclaré aux journalistes : “La France est l’un des pays qui, en imprimant de l’argent pour 14 pays africains, empêche leur développement économique et contribue au départ de réfugiés qui meurent ensuite en mer ou atteignent nos côtes”.
La France utilise désormais le franc africain pour s’aliéner ses anciennes colonies en Afrique.
Le franc CFA, créé par la France en 1945, avait pour but de réguler le coût d’accès aux matières premières de ses colonies et de protéger les intérêts de la France contre le bloc monétaire de la “zone sterling” du Royaume-Uni. Bien qu’ils soient indépendants de la France depuis de nombreuses années, 14 pays africains utilisent encore l’ancien franc CFA comme monnaie. Cette monnaie est souvent critiquée pour les avantages considérables qu’elle procure à la France et les conditions rigoureuses qui y sont attachées. Ce que la France présentait comme une pratique humanitaire est aujourd’hui considéré comme un instrument d’esclavage financier.
Deux groupes de pays utilisent le franc CFA comme monnaie commune : l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), qui comprend le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, la Guinée-Bissau, le Mali, le Niger, le Sénégal, le Togo et la Banque centrale. L’Union économique et monétaire africaine (UEMOA), composée du Cameroun, de la République centrafricaine, du Tchad, de la République du Congo, de la Guinée équatoriale et du Gabon. Ces deux groupes représentent 14 % de la population africaine et 12 % de son produit intérieur brut.
Les 14 pays d’Afrique de l’Ouest et d’Afrique centrale utilisent le franc CFA, qui est émis par la Banque centrale française et garanti par le même organisme. La Banque centrale française a rattaché cette monnaie à l’euro au prix de 656 francs CFA et le Trésor français garantit à tous les membres du franc CFA une convertibilité illimitée en euro.
En contrepartie, ces 14 pays ont permis à la Banque de France de conserver leurs revenus en devises et leurs réserves d’or. Cette situation, due à la parité permanente du franc CFA par rapport à l’euro, permet de contrôler pratiquement l’inflation dans les économies de ces pays et d’assurer la stabilité économique.
Quels sont les inconvénients du franc africain ?
Tout d’abord, ces pays doivent déposer leurs réserves d’or et de devises (euro, dollar, yen, yuan, etc.) auprès du Trésor français et n’ont pas le pouvoir de gérer leurs richesses ou de décider comment dépenser leur argent.
En d’autres termes, la politique monétaire de ces pays est déterminée par la France.
Les économies indépendantes utilisent généralement la politique monétaire pour stimuler leur croissance et leur développement économique dans diverses situations de récession ou d’essor.
Ces pays ne sont pas autorisés, par exemple, à convertir leurs réserves en euros dans une autre devise telle que le dollar ou le yuan lorsque la valeur de l’euro diminue au niveau mondial, et ces pays africains sont donc toujours vulnérables aux pertes.
Par conséquent, pour parvenir à l’indépendance économique, ces pays doivent séparer leur monnaie de la Banque de France.
En d’autres termes, l’existence d’une unité monétaire émise par la France pour les 14 pays garantit la poursuite du colonialisme français, même au sens économique, sur le continent africain.
Comme le franc CFA continue de dominer les économies de nombreux pays africains, cela signifie qu’aucun des pays mentionnés n’a complètement échappé au piège du colonialisme français.
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