Les stratégies mises en œuvre par l’Union européenne et les États-Unis au Niger pourraient conduire à l’émergence d’une nouvelle crise mondiale en Afrique de l’Ouest, similaire aux situations observées en Syrie et en Ukraine.
La crise qui se déroule en Afrique de l’Ouest, suite au coup d’État militaire de la semaine dernière au Niger qui a renversé le gouvernement de Mohamed Bazoum soutenu par la France, a le potentiel de se transformer en un conflit mondial.
La CEDEAO en Afrique de l’Ouest, sous le contrôle total des États-Unis et de la France, a annoncé qu’elle attaquerait le Niger si l’armée ne faisait pas marche arrière et ne rétablissait pas le gouvernement Bazoum. La situation est encore compliquée par le soutien tacite des États-Unis, de la France et du Royaume-Uni, qui incitent la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à intervenir militairement au Niger pour renverser la “dictature” militaire existante, dirigée par le général Abderrahmane Chiane. .
réaction des pays africains
Les stratégies mises en œuvre par l’Union européenne et les États-Unis au Niger sont considérées comme irresponsables, ce qui pourrait conduire à l’émergence d’une nouvelle crise mondiale en Afrique de l’Ouest, similaire aux situations observées en Syrie et en Ukraine. Cette stratégie s’est avérée efficace lors de la destruction de la Libye. Toutefois, il convient de noter que le Niger bénéficie actuellement d’un soutien important de la part d’autres pays africains.
En réponse à l’avertissement conjoint de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest à la junte militaire du Niger, le Mali, le Burkina Faso et la Guinée ont publié une déclaration commune affirmant qu’une attaque contre le Niger constituait une attaque contre leur souveraineté, ce qui nécessitait une réponse forte. L’adhésion à la CEDEAO des trois pays susmentionnés a été suspendue après la prise de pouvoir de leurs dirigeants militaires pro-russes.
Au cours des dernières années, les coups d’État militaires au Burkina Faso, en Guinée, au Mali et au Niger ont alarmé l’axe États-Unis-Royaume-Uni-France-CEDEAO, qui perd rapidement le contrôle des réserves inestimables d’uranium et d’or de la très pauvre Afrique de l’Ouest.
Un grand nombre de personnes vivant dans des pays africains qui ont récemment connu des coups d’État ou d’autres formes de transfert de pouvoirs ont participé à une récente enquête des Nations unies qui les a étudiées en profondeur. Les résultats de l’étude, publiés le mois dernier, ont mis en évidence des préoccupations importantes et lancé un avertissement sur la base des données recueillies.
Selon le document, un scénario plausible au niveau régional pourrait impliquer la coopération des conseils militaires au Mali, en Guinée et au Burkina Faso. Cette collaboration vise à remettre en question l’approche traditionnelle de la région en matière de coups d’État. La déclaration met en garde contre la possibilité d’ignorer les sanctions et de participer aux élections avec l’aide de “coalitions internationales nouvellement formées”.
Selon le rapport, il est ironique de constater que les récents coups d’État militaires en Afrique bénéficient d’un soutien populaire. Toutefois, ce soutien est considéré comme le signe d’une nouvelle poussée des aspirations démocratiques qui se répandent sur le continent. Le principal moteur de cette tendance est avant tout le mécontentement des jeunes à l’égard des structures économiques et politiques actuelles, qui les a conduits à exiger des changements rapides allant au-delà de ce que les élections peuvent réaliser.
L’Afrique de l’Ouest est divisée en deux blocs
Andrew Korybko, analyste géopolitique basé à Moscou, a déclaré au magazine Al-Mayadeen English qu’il y a des indications que l’Afrique de l’Ouest est au bord d’un conflit régional. Ce conflit est dû à la division de la région en deux factions différentes, l’une appelant à la conquête du Niger et l’autre soutenant sa défense.
Il ajoute que “le récent coup d’État militaire national au Niger a ajouté une dynamique importante à cette situation et est susceptible de changer le cours des événements”.
Selon M. Korybko, l’évolution rapide de la dynamique militaire et stratégique ouvre la voie à un éventuel conflit par procuration dans le cadre de la nouvelle guerre froide. Il ajoute que la CEDEAO du Nigeria mène une intervention militaire pour ramener le dirigeant évincé du Niger.
En retour, la Russie apporte son soutien au Burkina Faso et au Mali, qui ont pratiquement fusionné en une fédération. Ces deux pays ont déclaré conjointement que toute agression contre le pays voisin serait considérée comme un acte de guerre contre chacun d’entre eux.
Korybko a déclaré que les parties susmentionnées sont engagées dans une coopération trilatérale avec la Guinée, un pays également dirigé par un régime militaire. Il a noté que la Guinée avait récemment exprimé son soutien à la junte militaire nigériane, bien qu’il ne soit pas certain qu’elle fournisse une assistance militaire pour la défense du Niger.
Abondance de ressources naturelles et extrême pauvreté
L’Afrique de l’Ouest est dotée d’énormes réserves d’or et d’uranium, mais ces précieuses ressources ont servi à accroître la richesse des riches économies occidentales et américaines au lieu d’anéantir la pauvreté abjecte des nations d’Afrique de l’Ouest.
Bien que le Niger serve d’avant-poste militaire étranger et souffre de l’exploitation néocoloniale, une grande partie de la population, environ 80 %, n’a pas d’électricité et vit avec moins de 2 dollars par jour. Cette situation socio-économique déplorable a contribué au soutien massif des masses au coup d’État militaire.
La France possède la quatrième réserve d’or au monde, qui s’élève à 2436 tonnes. Cependant, il est à noter que la France ne possède pas de mines d’or à l’intérieur de ses frontières territoriales. Le Mali, un pays qui était sous la domination coloniale de la France, possède actuellement un total de 860 mines d’or et affiche une production annuelle d’or de 50 tonnes métriques. Toutefois, ce pays d’Afrique de l’Ouest ne dispose pas de réserves d’or dans son système bancaire.
M. Chiani, qui avait récemment pris les devants et emprisonné le président Mohamed Bazoum – un proche de la France et des États-Unis – a immédiatement mis en œuvre une interdiction des exportations d’uranium vers la France. Le Niger joue un rôle important dans la satisfaction des besoins en uranium de l’Union européenne, puisqu’il représente plus de 20 % de ses besoins totaux. Cet approvisionnement est d’une importance capitale, notamment pour le fonctionnement des réacteurs nucléaires français.
La présence militaire des Etats-Unis et de l’Union européenne au Niger
La France maintient une présence militaire au Niger avec un effectif estimé entre 1000 et 1500 personnes. Les États-Unis maintiennent actuellement une présence militaire au Niger, avec un total de 1100 soldats déployés dans la région. En outre, les États-Unis ont investi des ressources financières considérables, jusqu’à 110 millions de dollars, dans l’établissement et l’entretien de la base aérienne d’Agadez. L’Italie maintient actuellement un contingent militaire de 300 hommes en République du Niger.
Le gouvernement nigérien récemment formé a émis une directive aux forces armées, leur ordonnant d’arrêter les ressortissants européens qui restent dans le pays jusqu’à ce que la France et d’autres nations occidentales parviennent à un accord sur le retrait de leurs forces armées du Niger. La France, les États-Unis et l’Italie ont actuellement une présence militaire collective au Niger, avec environ 3000 personnes, ainsi que des bases aériennes dans le pays.
Les opinions exprimées dans cet article ne reflètent pas nécessairement l’opinion du site Arab Maghreb News, mais plutôt l’opinion de son auteur exclusivement.
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Muhammad Bazoum