Rabat – Le vice-président de la Ligue pour la défense des droits de l’homme, Said Salhi, s’est fait l’écho des préoccupations concernant la détérioration des droits de l’homme en Algérie, lors d’une session de la sous-commission des droits de l’homme de la commission des affaires étrangères de l’UE qui s’est tenue le 21 mars à Bruxelles.
“Mes amis en Algérie sont en prison”, a-t-il déclaré en faisant référence à ceux qui sont punis par la campagne de harcèlement lancée par le gouvernement Tebboune.
Cette campagne de harcèlement a également été marquée par l’arrestation du journaliste Ihsane El-Kadi en décembre 2022. Cette arrestation a suscité la controverse parmi les organisations de défense des droits de l’homme et de la liberté de la presse.
L’eurodéputé Bernard Guetta, qui a modéré la session, a commenté la liberté d’expression en Algérie en soulignant qu'”elle est toujours strictement contrôlée, et de plus en plus”.
Un autre cas de répression est celui de l’activiste politique Amira Bouraoui qui a été contrainte d’entrer illégalement en Tunisie pour échapper à des menaces d’emprisonnement en Algérie. On estime qu’environ 300 personnes sont emprisonnées pour des raisons politiques en Algérie.
Faisant écho aux déclarations sur l’aggravation de la situation, Salhi a lancé une mise en garde : “La répression s’est considérablement durcie depuis 2019”.
L’Algérie partage un partenariat important avec l’UE dans la région du sud. Parmi les objectifs, les deux partenaires se sont engagés à promouvoir les droits de l’homme, comme indiqué dans l’accord d’association UE-Algérie.
Cependant, la visite du haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Josep Borrell, à Alger la semaine dernière n’a pas permis de discuter de la situation avec le président algérien Adelmadjid Tebboune. Borrell a préféré évoquer la question des exportations de gaz et de pétrole et le contrôle des flux migratoires.
L’année 2022 a vu l’assassinat de 12 journalistes parmi les femmes et 104 emprisonnés dans le monde. Selon le magazine msmagazine, “l’année dernière a été marquée par le plus grand nombre de femmes journalistes assassinées et emprisonnées en une seule année”. La Coalition pour les femmes dans le journalisme (CFWIJ) considère que ce chiffre est le plus élevé depuis 2017.