Décrochage, frustration des étudiants et enseignants, inadéquation avec le marché de l’emploi… les arguments avancés
Moins de vingt ans après son adoption, le système LMD est déjà mort et enterré. En tout cas, les responsables veulent en finir le plus rapidement possible. C’est ce qui ressort de l’intervention du ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, porte-parole du gouvernement, Saaïd Amzazi. Entré en vigueur en 2003 dans les universités marocaines, le LMD (licence, master, doctorat) montre de nombreuses limites. Dans ce sens, plusieurs arguments sont avancés par la tutelle pour son remplacement rapidement. Le ministre a ainsi affirmé qu’une évaluation de ce modèle a fait ressortir plusieurs lacunes ayant entraîné le décrochage universitaire et la frustration des étudiants et enseignants. Et pour cause notamment, l’inadéquation du système avec le marché du travail.
Le LMD est mort, vive le bachelor ! Les responsables espèrent ainsi rattraper le retard avec la mise en place d’un nouveau système de diplomation, à savoir le système bachelor dès la rentrée universitaire prochaine. Théoriquement, ce nouveau dispositif permettra selon M. Amzazi de passer outre les limites de l’ancien. La mise en place du nouveau système vient en outre en harmonie avec la loi-cadre sur la réforme du système d’éducation, de formation et de recherche scientifique qui offre des opportunités pour l’adéquation du système pédagogique national avec les systèmes internationaux.
Il faut préciser dans ce sens que l’adoption de ce nouveau système a été retardée puisque le bachelor était initialement prévu pour cette année universitaire, mais les responsables ont dû revoir le calendrier en raison de la conjoncture actuelle, marquée par la propagation de la Covid-19. Concrètement, la prochaine rentrée verra le déploiement d’une approche graduelle et expérimentale puisque 12 universités nationales ont exprimé leur désir de s’engager dans ce nouveau projet pédagogique. A noter enfin que le responsable gouvernemental a mis en avant la nécessité d’élaborer un cahier des normes pédagogiques, prenant en compte l’aspect numérique, dont l’importance a été davantage mise en avant depuis la propagation de la pandémie.