Rabat – Un casque bleu marocain est décédé vendredi après une attaque contre des casques bleus à l’aérodrome d’Obo, dans le sud-est de la République centrafricaine.
L’attaque a eu lieu jeudi matin lors d’une opération menée par l’ONU visant à sécuriser le périmètre de l’aérodrome pour permettre aux avions d’atterrir.
La Mission des Nations Unies en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué qu’une enquête a été immédiatement ouverte pour dévoiler les circonstances exactes de l’attaque.
La mission a ajouté que “toute atteinte à la vie d’un soldat de la paix peut être considérée comme un crime de guerre au regard du droit international et faire l’objet de poursuites par la justice nationale et internationale.”
“La MINUSCA appelle les autorités centrafricaines à tout mettre en œuvre pour identifier les auteurs de cette attaque afin qu’ils soient rapidement traduits en justice”, ajoute le communiqué.
La mission onusienne a présenté ses condoléances à la famille de la personne décédée ainsi qu’au gouvernement et au peuple marocains.
Une attaque précédente, en juin, avait coûté la vie à deux soldats de la paix marocains dans le sud-est de la République centrafricaine.
Des attaques contre les forces de maintien de la paix des Nations unies ont été signalées à plusieurs reprises au cours des dernières années, certains casques bleus marocains étant victimes de l’instabilité politique et de la violence qui règnent dans ce pays africain.
a République centrafricaine est coincée dans un cercle vicieux de fragilité et de violence depuis l’éviction en 1965 de son premier président David Dacko par le commandant de l’armée Jean-Bedel Bokassa. En 2016, le pays a retrouvé l’espoir avec l’élection pacifique de Faustin Touadera après des coups d’État consécutifs.
Cependant, le processus démocratique n’a pas suffi à lui seul à rétablir pleinement la paix dans le pays. Les répercussions de la pandémie de COVID-19 et de la guerre en Ukraine, en plus des violences post-électorales, continuent de compromettre le développement et la prospérité du pays.
Le 14 novembre, le Conseil de sécurité a prolongé le mandat de la MINUSCA d’une année supplémentaire, jusqu’au 15 novembre 2023. La mission est composée de 14400 militaires et de 3 020 policiers.
La France, porte parole de la RCA, a mené le processus de renouvellement du mandat à l’ONU.
Commentant le renouvellement du mandat de la MINUSCA, la représentante permanente de la France auprès des Nations unies, Nathalie Broadhurst, a déclaré que la résolution “permettra à la MINUSCA de poursuivre son soutien au processus de paix en République centrafricaine et d’encourager les autorités [locales] à poursuivre leurs efforts pour mettre en œuvre la feuille de route de Luanda, avec le soutien de l’organisation régionale et des pays de la région.”
La feuille de route adoptée à Luanda, en Angola, en octobre 2021, demandait au gouvernement centrafricain de déclarer un cessez-le-feu entre ses forces de sécurité (FACA) et les groupes armés opérant dans le pays.
Alors que les tentatives de rétablissement de la paix dans la république africaine persistent, le Maroc a appelé à une solution pacifique au conflit en déployant des agents diplomatiques et des soldats de la paix.
Il y a actuellement plus de 1 700 soldats de la paix marocains opérant dans les missions de l’ONU en RCA, en République démocratique du Congo, au Soudan et au Sud-Soudan.