Rabat – L’Algérie a poussé de force plus de 9000 migrants africains à franchir la frontière avec le Niger, ce qui a entraîné une “situation humanitaire critique”, ont déclaré deux organismes des Nations Unies, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans un rapport publié jeudi.
“Depuis le début de l’année, plus de 9000 migrants en détresse qui avaient été poussés à traverser la frontière par l’Algérie se sont retrouvés bloqués à Assamaka, une ville désertique isolée dans le nord du Niger, indique le rapport.
Depuis janvier 2023, les autorités régionales du Niger ont enregistré un total de 8828 hommes, 161 femmes, 152 garçons et 51 filles arrivés d’Algérie.
Le flux de migrants a submergé le centre de transit de l’OIM à Assamaka, laissant la plupart d’entre eux sans les ressources nécessaires pour retourner dans leur pays d’origine, a rapporté l’AFP.
En avril, on estimait à 4500 le nombre de migrants bloqués dans la ville.
Conscientes de la gravité de la situation, les organisations internationales sont intervenues pour apporter leur aide, notamment l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a fourni 2,9 tonnes de kits de médicaments.
En outre, le Programme alimentaire mondial a livré plus de 180 tonnes de nourriture, tandis que Médecins sans frontières a déployé du personnel médical supplémentaire dans la région.
Entre-temps, les Nations unies ont facilité le rapatriement de plus de 1 400 migrants dans leur pays d’origine en mai.
Le président nigérien Mohamed Bazoum a exprimé son mécontentement face à la situation, déclarant au magazine Jeune Afrique en mai qu’il n’était “pas acceptable” que l’Algérie force les migrants à entrer dans le pays, d’autant plus qu’ils ne sont pas entrés en Algérie depuis le Niger.