Les six détenus du Hirak Rif qui ont été transférés la semaine dernière vers différentes prisons depuis celle de Tanger 2, au lendemain de leur annonce d’une grève de la faim, seront de nouveau regroupés dans l’établissement tangérois. Ce vendredi soir, ils ont décidé de mettre fin à leur grève de la faim qui a duré dix jours, alors qu’une délégation du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) s’est rendue plus tôt dans la journée auprès de Nabil Ahamjik à Oujda 2.
Ce revirement intervient au lendemain de l’appel d’un comité d’avocats, constitué à Oujda, et qui a alerté mercredi dernier sur l’état de santé d’Ahamjik. Dans un communiqué parvenu à Yabiladi, les avocats ont appelé à une intervention pour sauver la vie du jeune militant, qui était à son neuvième jour sans manger et sans boire.
Au départ, la Délégation générale à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion (DGAPR) avait annoncé la dispersion des détenus sur des prisons dans le Nord et dans l’Oriental pour «mauvaise conduite», après qu’ils aient décidé d’observer 48 heures de grève de la faim symbolique, en protestation contre la réponse sécuritaire aux mouvements sociaux dans le pays. Le lendemain matin, vendredi 22 janvier, la DGAPR a réagi en prenant une mesure de transfert, tout en
reprochant aux concernés de s’être servis d’«outils de communication téléphonique et de messagerie cryptée» pour des échanges «sortant du cadre du maintien des liens familiaux et sociaux». Les militants ont alors répondu en annonçant une grève illimitée.
Quelques heures après l’intervention de la délégation du CNDH, Mohamed Ahamjik a annoncé sur Facebook que son frère détenu Nabil Ahjeeq lui avait confirmé par téléphone sa décision de suspendre sa grève illimitée de la faim avec le reste de ses camarades. Ahmed Zefzafi, père de la figure de proue du Hirak, a également confirmé sur les réseaux sociaux que les militants seraient de nouveau regroupés à Tanger 2, après avoir mis fin à la grève.