Le nouveau gouvernement issu des élections législatives du 12 juin fait la part belle aux commis de l’Etat, au détriment des politiques.
Plus de deux ans après l’irruption du Hirak (« mouvement » protestataire), l’indifférence est en train de devenir un nouveau registre politique en Algérie. Deux mondes, la rue et le « système », cheminent désormais côte à côte en s’ignorant superbement. Dans un pays où la mémoire des armes – guerre d’indépendance ou « décennie noire » (années 1990) – saigne encore, cette politique de l’angle mort, où chacun déplace l’autre hors de son champ de vision, peut toujours être considérée comme un moindre mal, puisqu’elle élude la confrontation.
Tels deux fleuves parallèles refusant de devenir affluents, les deux Algérie déroulent leur cours propre sans se joindre et, donc, sans entrer en collision : pas un seul coup de feu n’a été tiré depuis le début du Hirak. Elles ne dialoguent pas non plus, rendant du coup impossible une solution durable à la crise.