Rabat – Cinq professeurs d’université de l’Université Hassan I à Settat, à une heure de route de Casablanca, vont être confrontés au procureur général de la ville pour avoir extorqué des notes à des étudiantes.
La police a mené une enquête primaire en interrogeant les cinq professeurs de droit et d’économie directement liés aux allégations de sextorsion, selon les sources.
Trois de ces professeurs – le chef du département de droit public, un professeur d’histoire politique et un professeur d’économie – ont été interrogés jeudi et vendredi de la semaine dernière.
Les deux autres suspects, le coordinateur du programme de maîtrise en droit des finances publiques de l’université et le chef du département d’économie, ont été interrogés hier.
Les professeurs font face à des accusations allant de la corruption à la traite des êtres humains en passant par la sextorsion.
Les accusations se fondent sur des conversations divulguées entre lesdits professeurs sur des plateformes de médias sociaux, dans lesquelles ils discutent de la sextorsion d’étudiantes pour obtenir des crédits supplémentaires.
Le ministère de l’enseignement supérieur a annoncé le gel de cinq programmes de master en droit privé à la suite du scandale.
Depuis, les ONG ont demandé au président de l’université Hassan Ier de fermer les laboratoires de doctorat impliqués dans des affaires similaires.
Il ne s’agit pas d’un incident isolé, de nombreux professeurs d’université de différentes villes du Maroc ayant déjà sali la réputation des établissements d’enseignement supérieur marocains par des pratiques similaires.
En 2017, un professeur de l’Université Abdelmalek Saadi de Tétouan a été arrêté et poursuivi pour des accusations de sextorsion.
La même année a vu une augmentation du nombre d’allégations autour de la sextorsion dans les universités marocaines, notamment à l’Université Cadi Ayyad de Marrakech, l’une des principales universités du Maroc.
Au Maroc, le harcèlement sexuel est passible d’une peine de prison allant d’un mois à six mois et d’une amende de 10 000 dirhams (1000 dollars).
Le harcèlement sexuel est défini comme tout “acte, parole ou signe de nature sexuelle, sous-tendant un but sexuel”. Toutefois, la définition reste trop vague, ce qui rend pratiquement impossible toute inculpation, à moins de fournir des preuves tangibles.