Rabat – La Direction Régionale du Haut Commissariat au Plan a communiqué des chiffres alarmants sur la violence à l’égard des femmes dans la région de Tanger-Tétouan Al Hoceima au nord du Maroc.
Selon les nouvelles données, publiées en début de semaine, environ 9 filles et femmes sur 10 ont subi au moins une forme de violence dans la région.
Ce nombre équivaut à 1 million 219 000 sur 1 million 380 000 filles et femmes âgées de 15 à 74 ans.
Le pourcentage de femmes et de filles qui ont subi au moins un type de violence est estimé à 88,3 %, contre une moyenne nationale de 82,6 %.
La direction du HCP pour le nord du Maroc a expliqué que son rapport sur la violence dans la région de Tanger-Tétouan Al Hoceima fait partie d’une étude plus vaste intitulée “Deuxième recherche nationale sur la violence contre les femmes et les hommes au Maroc” réalisée en 2019.
L’étude visait à traiter de manière exhaustive le phénomène de la violence basée sur le genre, notamment sa propagation, ses formes, ses contextes, ses répercussions, entre autres.
La recherche a été menée entre février et juillet 2019, auprès de personnes âgées de 15 à 74 ans.
Elle a révélé que la violence contre les femmes est légèrement plus élevée dans les zones urbaines (90,8 % contre 83,1 % au niveau national) que dans les zones rurales (83,9 % contre 81,6 % au niveau national).
Les données ont également révélé que la violence psychologique reste la plus répandue, avec 83,2 %, par rapport à la violence physique (38,6 %) et à la violence sexuelle (29,9 %).
Au cours des 12 mois précédant la réalisation de la recherche, 849 000 filles et femmes de la région de Tanger-Tétouan-Al Hoceima ont été victimes de comportements violents sous différentes formes.
Les femmes des zones urbaines sont considérées comme plus exposées à la violence que les femmes rurales, selon les données.
La violence psychologique reste la plus courante (719 000 cas / 52,1%), avec une augmentation relative dans le centre urbain (56,2%) par rapport aux zones rurales (44,7%).
Dans un rapport similaire publié en octobre de cette année, le Haut Commissariat au Plan a souligné qu’il restait encore du travail à faire pour lutter contre la violence à l’égard des femmes au Maroc.
Le rapport note que les violences économiques et sexuelles ont considérablement augmenté, passant respectivement de 8 % à 15 % et de 9 % à 14 % entre 2009 et 2019.
Au moins 57% des femmes marocaines ont déclaré avoir subi une forme de violence l’année dernière, a établi l’étude, concluant que le pays a encore un chemin relativement long à parcourir en termes d’égalité des sexes et de violence sexiste.