Les négociations pour tenter de sauver l’accord sur le nucléaire iranien qui ont repris lundi à Vienne vont être «très difficiles», a prévenu le coordinateur de l’Union européenne (UE) Enrique Mora.
Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord conclu en 2015 ont été relancées fin novembre lors d’un huitième cycle entre les pays toujours parties à l’accord (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Iran et Russie).
M. Mora, qui préside la réunion, a indiqué que toutes les parties avaient montré «une claire volonté de travailler à la réussite de cette négociation».
«C’est de très bon augure», a-t-il ajouté. «Nous allons travailler très sérieusement dans les jours et les semaines à venir… Cela va être très difficile».
Les négociateurs vont travailler jusqu’à vendredi, puis s’interrompront pour le week-end pour des raisons logistiques, a précisé M. Mora.
L’enjeu des pourparlers vise à faire revenir dans le pacte les Etats-Unis, qui l’avaient quitté en 2018 et rétabli des sanctions contre l’Iran. Les Etats-Unis participent aux négociations de manière indirecte, Téhéran refusant des discussions directes avec Washington.
«Aujourd’hui, un nouveau cycle de pourparlers s’ouvre. La question des garanties et de la vérification» de la levée des sanctions américaines si Washington réintégrait l’accord «sont à l’ordre du jour», a déclaré lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir-Abdollahian, cité par l’agence de presse officielle iranienne IRNA.
Refus de Téhéran de «perdre du temps et de l’énergie»
L’accord de 2015 offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions étouffant son économie, en échange d’une réduction drastique de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’ONU.
Il est moribond depuis le retrait unilatéral des Etats-Unis et le rétablissement de sanctions économiques affectant plusieurs secteurs économiques du pays, dont l’exportation de pétrole. L’Iran, qui dément vouloir se doter de la bombe atomique, est ensuite revenu progressivement sur la plupart de ses engagements.
«La chose la plus importante pour nous est d’atteindre un point où nous pouvons nous assurer que le pétrole iranien sera vendu facilement et sans aucune limite, que l’argent de ce pétrole sera transféré en devises étrangères sur des comptes bancaires iraniens et que nous pourrons bénéficier de tous les revenus des différents secteurs économiques», a rappelé M. Amir-Abdollahian.
«Nous sommes parvenus à un document commun sur la question nucléaire et sur les sanctions. Aujourd’hui, les premières négociations (à ce sujet) vont commencer», a-t-il ajouté.
Le porte-parole des Affaires étrangères iraniennes, Saïd Khatibzadeh, a «conseillé à tous les participants aux négociations de venir à Vienne avec la volonté d’obtenir un bon accord», soulignant le refus de Téhéran de «perdre du temps et de l’énergie».
Il a rappelé que la délégation iranienne allait se «concentrer sur deux documents: la levée des sanctions et l’activité nucléaire».
AFP