Téhéran a jugé inutile lundi la proposition de médiation du président français Emmanuel Macron entre l’Iran et les Etats-Unis pour renégocier l’accord sur le nucléaire iranien.
Le président français a déclaré jeudi vouloir «soutenir toute initiative américaine pour réengager un dialogue exigeant» avec l’Iran sur l’accord nucléaire, proposant d’être «un facilitateur» dans les discussions.
Téhéran «est beaucoup plus proche d’avoir une bombe nucléaire qu’avant la signature» de l’accord et «nous devons régler également le sujet des missiles balistiques», a déclaré Macron, estimant nécessaire une renégociation du pacte.
«L’accord sur le nucléaire n’a pas besoin d’un médiateur», a affirmé lundi le porte-parole iranien des Affaires étrangères, Saïd Khatibzadeh, lors d’une conférence de presse, sans évoquer Emmanuel Macron.
«Lorsque vous écrivez un texte avec une telle précision et longueur, cela signifie qu’il n’est pas nécessaire de rediscuter (…) Tout est écrit sur plus de 150 pages», a-t-il ajouté.
Pacte rompu
En 2018, l’ancien président américain Donald Trump avait unilatéralement retiré Washington du pacte conclu en 2015 à Vienne, rétablissant de lourdes sanctions qui ont plongé l’Iran dans une profonde récession et l’ont privé des retombées économiques qu’il espérait de l’accord.
Le nouveau président américain, Joe Biden, veut revenir dans l’accord de Vienne, mais il a conditionné cette décision à un retour préalable de l’Iran au respect strict de ses engagements, dont il a commencé à s’affranchir en riposte aux sanctions américaines.
De son côté, Téhéran demande une levée préalable des sanctions et le respect par Washington de toutes ses obligations.
Le leader de la Révolution islamique en Iran, l’ayatollah Ali Khamenei, a affirmé dimanche que seul l’Iran a «le droit de fixer les conditions de la continuation» du pacte, et non pas Washington et les membres européens de l’accord qui ont «violé tous leurs engagements».
Emmanuel Macron avait tenté à plusieurs reprises, sans succès, de faire reprendre le dialogue entre les Etats-Unis et l’Iran.