Les présidents russe Vladimir Poutine et turc Recep Tayyip Erdogan se sont estimés mercredi satisfaits de leur rencontre en Russie, où ils ont évoqué de récentes tensions en Syrie entre les deux pays.
«Merci pour votre visite. C’était très utile et instructif, nous restons en contact», a déclaré M. Poutine à l’issue de trois heures négociations à Sotchi, sur les bords de la mer Noire, selon des images diffusées par le Kremlin.
Sur Twitter, le dirigeant turc a lui qualifié de «productive» cette entrevue, sans fournir plus de détails.
Il s’agissait de la première rencontre en tête à tête entre M. Poutine et Erdogan en 18 mois, pandémie oblige.
Les deux dirigeants, qui n’ont pas donné de conférence de presse, étaient censés évoquer la situation dans le nord de la Syrie, où des raids russes ont tué dimanche onze combattants pro-Ankara, selon «l’Observatoire syrien des droits de l’Homme».
Le ministre turc de la Défense, Hulusi Akar, avait dit mardi espérer que ces négociations permettraient de revenir à «une situation pacifiée» dans cette zone.
La Russie et la Turquie entretiennent des relations complexes partagées entre rivalités régionales et intérêts économiques et stratégiques communs.
Ces dernières années, elles se sont confrontées en Syrie, où elles soutiennent des camps opposés dans la région d’Idleb où se trouvent des miliciens pro-Ankara et qui échappe au contrôle de Damas, soutenu par Moscou.
Les deux puissances ont parrainé en 2020 un accord de cessez-le-feu dans cette région.
Plus tôt dans la journée, Vladimir Poutine s’était félicité de la capacité d’Ankara et de Moscou à trouver, selon lui, «des compromis», malgré des négociations parfois difficiles.
«Je pense qu’il y a un grand bénéfice au fait que la Turquie et la Russie continuent de renforcer leurs relations», a abondé M. Erdogan.
Outre la Syrie, la Russie et la Turquie ont eu ces dernières années des différends dans le conflit en Libye et dans la récente guerre entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan dans le Nagorny Karabakh.
Parallèlement, elles se sont rapprochées à la faveur des tensions entre Moscou et les Occidentaux, et des relations de plus en plus délicates entre la Turquie et ses alliés de l’OTAN.
La Russie a par exemple vendu des systèmes anti-aériens S-400 aux Turcs, suscitant les protestations de Washington.
Ankara et Moscou ont aussi d’importants intérêts économiques communs, en particulier dans le tourisme et les exportations alimentaires.
M. Poutine a aussi mentionné l’inauguration en 2020 du gazoduc TurkStream, qui transporte du gaz russe via la Turquie et la mer Noire, en direction de l’Europe.
AFP