Le ministère iranien des affaires étrangères a nié toute responsabilité dans l’attaque dont a été victime le romancier anglo-américain d’origine indienne Salman Rushdie en début de semaine, affirmant que seuls Rushdie et ses partisans sont à blâmer.
L’auteur a été poignardé à plusieurs reprises lors d’une interview sur scène à New York, et a dû être transporté dans un hôpital de Pennsylvanie où il a été placé sous respirateur, incapable de parler.
“Nous ne considérons personne d’autre que Salman Rushdie et ses partisans comme responsables”, a déclaré lundi le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanaani.
L’Iran avait placé une récompense de 3 millions de dollars pour le meurtre de Rushdie suite à son roman controversé de 1988, “Les Versets sataniques”.
L’auteur a montré des signes de rétablissement, son agent ayant déclaré que son état de santé allait “dans la bonne direction”. Le foie, le bras et l’œil étant endommagés, l’agent avait précédemment déclaré que Rushdie pourrait perdre l’œil blessé.
Bien que le pays ait déclaré en 1998 qu’il ne soutiendrait plus la fatwa décrétant la mise à mort de l’auteur, le guide suprême iranien, l’ayatollah Ali Khameini, a déclaré dans un tweet de 2019 que la fatwa était “solide et irrévocable.”
“Les Versets sataniques” ont fait l’objet d’une grande controverse dans le monde musulman, beaucoup l’accusant d’être blasphématoire et insultant pour l’islam, obligeant l’auteur à se cacher pendant 10 ans par crainte pour sa vie.
Après la sortie du livre, un traducteur japonais a été poignardé à mort et l’éditeur norvégien du livre a été abattu.
L’attentat contre Rushdie a suscité des réactions dans le monde entier, y compris de la part du président américain Joe Biden, qui s’est dit choqué et attristé par cette attaque, déclarant que Rushdie défendait “des idéaux essentiels et universels”.
En Iran, les réactions des médias et du public ont été mitigées. Certains ont fait l’éloge de l’agresseur tandis que d’autres ont exprimé leur crainte des répercussions.