Après environ 6 ans de guerre au Yémen, en regardant les événements récents en Arabie saoudite et au Moyen-Orient, il semble qu’une tentative soit faite pour mettre fin à cette guerre qui a causé des dégâts désastreux au Yémen, chez les civils et dans les infrastructures.
L’administration du président Joe Biden a également fait naître l’espoir de la fin de cette guerre civile en suspendant les sanctions et en annonçant qu’Ansar al-Islam serait retiré de la liste des groupes terroristes du gouvernement américain.
Gerald Michael Feuerstein, ancien ambassadeur des États-Unis au Yémen de septembre 2010 à octobre 2013 sous la direction du président Barack Obama, et secrétaire d’État adjoint aux Affaires du Proche-Orient, depuis décembre 2013, dans un entretien avec l’Agence iranienne de presse coranique (Iqna) a déclaré :
« La nature du conflit yéménite est avant tout une guerre civile, et la décision finale de mettre fin à la crise sera prise par les Yéménites. Néanmoins, les puissances étrangères, en particulier l’Iran et l’Arabie saoudite, peuvent jouer un rôle important en faisant pression sur les Houthis et le gouvernement démissionnaire, pour qu’ils reviennent à la table des négociations et parviennent à un accord politique ».
Gerald Michael Feuerstein, ancien ambassadeur des États-Unis au Yémen est un des diplomates américains qui a qualifié l’inclusion d’Ansarullah sur la liste des organisations terroristes, de « grave erreur », affirmant : « Cette décision est plus problématique pour les États-Unis que pour Ansarullah parce que cela complique les choses pour les États-Unis dans la résolution du conflit, et n’aura pas beaucoup d’effet sur Ansarullah.
La décision de l’administration Biden de retirer les Houthis de la liste américaine des groupes terroristes, est une tentative de se réengager avec l’Iran, mais cela n’est pas en relation avec les relations de sécurité américano-saoudiennes. Le gouvernement Biden a annoncé qu’il mettrait fin à la vente d’armements utilisés dans la guerre de l’Arabie saoudite contre le Yémen.
Dans le même temps, le gouvernement américain a réaffirmé son engagement à défendre la souveraineté et l’intégrité territoriale saoudiennes. Ainsi, les ventes d’armes à l’Arabie saoudite seront limitées mais l’engagement des États-Unis à maintenir leur soutien global à la sécurité saoudienne ne changera pas.
La position de l’administration Biden reflète les opinions exprimées par le candidat démocrate lors de la campagne présidentielle de 2020, ainsi que les vues d’un grand nombre d’Américains, en particulier les démocrates, qui estiment que la guerre a fait beaucoup de victimes chez les civils yéménites innocents, et que la situation humanitaire dans le pays est catastrophique.
Les États-Unis, ami et partenaire de Mansour Hadi et de la coalition régionale, ont le devoir d’aider à mettre fin à la guerre. À mon avis, les conflits internes au Yémen, sont le résultat d’un cycle de violence et d’instabilité qui dure depuis des décennies, et montre l’échec des gouvernements et des élites politiques de ce pays à répondre aux demandes de la population en matière politique, économique et sociale.
La principale raison du conflit actuel est le soulèvement des Houthis contre le gouvernement d’Abd Rabbo Mansour Hadi en 2014, et leurs efforts pour prendre le contrôle du pays. Les inquiétudes concernant la prise de pouvoir des Houthis, ont poussé les Saoudiens à intervenir et à former une coalition internationale. La suspension de la décision de l’administration de Trump d’inclure les Houthis dans la liste des organisations terroristes était en grande partie due à la compréhension de l’administration (Biden) que le boycott d’Ansar al-Islam, sans affecter directement les Houthis, ne faisait qu’intensifier la crise humanitaire au Yémen.
Cependant, le gouvernement américain espère que les Houthis profiteront de cette décision pour mettre fin à leurs activités militaires offensives et retourner à la table des négociations pour parvenir à une solution politique à la crise. Cette guerre civile prendra fin, comme toutes les guerres. La question importante pour le Yémen, est ce qui se passera après.
En 2011-2012, les Yéménites se sont réunis avec différentes opinions politiques, pour élaborer une feuille de route, non seulement pour faire face aux troubles politiques, mais aussi pour résoudre les défis politiques, économiques et sociaux de longue date.
Cela s’est poursuivi jusqu’au conflit militaire de 2014. J’espère qu’avec la fin de la guerre, les Yéménites pourront revenir à la table des négociations pour achever le processus de réforme et prendre des mesures pour parvenir à un avenir prospère, démocratique et plus stable ».
iqna