La France franchit un nouveau cap dans son implication dans la guerre contre le Yémen. Déjà épinglée pour ses fournitures d’armes à la soi-disant «coalition arabe», irrégulières au regard de ses engagements internationaux, elle en devient actrice, de façon défensive mais sans qu’aucun débat n’ait eu lieu au Parlement.
«La France va aider les Émirats arabes unis (EAU), son allié majeur dans le Golfe, à sécuriser leur espace aérien, soumis à des attaques des rebelles yéménites houthis», a indiqué, vendredi 4 février, la ministre française des Armées, Florence Parly.
«Des avions de combat Rafale, qui appartiennent à notre dispositif permanent basé à Abu Dhabi, sont ainsi engagés aux côtés des forces armées émiriennes dans des missions de surveillance, de détection et d’interception en cas de besoin», a précisé Florence Parly.
«France et Émirats arabes unis sont liés par un partenariat stratégique, notre contribution s’inscrit dans le cadre de l’application de notre accord de coopération de défense», a-t-elle ajouté.
Vols quotidiens
Dès le 24 janvier, des Rafale français ont commencé leur mission de protection au profit des Emirats arabes unis. La France y dispose en permanence d’une base navale, d’une base aérienne et d’un régiment de l’armée de terre. Environ 650 militaires y sont déployés. Ils sont en train d’être renforcés par un détachement d’une cinquantaine de pilotes et mécaniciens, d’après le colonel Pascal Ianni, porte-parole de l’état-major des Armées.
Outre des moyens aériens, la France fournit à son allié des systèmes de défense sol-air Crotale de nouvelle génération. Un officier de liaison français est également inséré dans le poste de commandement émirien. Les vols des Rafale sont prévus pour être quotidiens et doivent se limiter à l’espace aérien des Emirats, ajoute l’état-major.
Abou Dhabi intervient dans la guerre au Yémen au sein d’une «coalition» dirigée par l’Arabie saoudite.
Début janvier, des raids menés par la «coalition» faisaient des dizaines de morts au Yémen, dont des civils.
Ripostant à cette attaque, le mouvement Ansarullah a ciblé des installations et sites émiratis importants et sensibles à l’aide de missiles balistiques et de drones.
AlAhed