La faim dans le monde s’est terriblement aggravée en 2020, pointe un rapport d’Oxfam publié vendredi 9 juillet. En cause, selon l’ONG, le «cocktail explosif des trois C», à savoir «les conflits, le Covid-19 et le changement climatique».
Ces différents facteurs ont engendré un nombre six fois plus important qu’en 2019 de personnes «dans des conditions proches de la famine», souligne l’association humanitaire: elles sont plus d’un demi-million dans le monde à être dans ce cas.
Et au total, 155 millions de personnes sont désormais en situation de crise alimentaire, c’est-à-dire exposées à des difficultés d’accès à la nourriture, selon ce rapport. C’est «l’équivalent de la population de la France, l’Allemagne et la Belgique réunies», et c’est 20 millions de plus qu’en 2019.
«Sans action immédiate», d’ici à la fin de l’année, onze personnes par minute pourraient mourir de faim, une cadence «supérieure au taux de mortalité actuel dû à la pandémie, qui est de sept personnes par minute», selon l’ONG.
Les conflits restent toutefois «la principale cause de la faim depuis la pandémie». Ainsi, au sein des 155 millions de personnes en situation de crise alimentaire, deux personnes sur trois vivent dans un pays en guerre ou en conflit.
Parmi les foyers de faim extrême identifiés, l’Afghanistan, le Yémen, la région sahélienne d’Afrique de l’Ouest, le Soudan du Sud et le Venezuela, notamment, ont vu leur situation s’aggraver encore en 2020.
«Le chômage de masse et la production alimentaire gravement perturbée ont entraîné une hausse de 40 % des prix alimentaires mondiaux, la plus forte hausse depuis plus de dix ans», rappelle Oxfam.
L’ONG demande notamment aux gouvernements de «financer intégralement l’appel humanitaire des Nations unies et soutenir un fonds mondial dédié à la protection sociale», ainsi que de «garantir un accès humanitaire dans les zones de conflit et ne plus utiliser la faim comme arme de guerre».
L’Agence des Nations Unies pour l’Agriculture et l’Alimentation doit également publier lundi un rapport sur l’état de la sécurité alimentaire dans le monde.
AFP