En Inde, le réseau social Twitter a temporairement bloqué le 1er février un grand nombre de comptes et de tweets à la demande du gouvernement, rapporte l’AFP. Une source au sein du ministère des Technologies de l’information a déclaré à l’agence de presse que le gouvernement avait demandé au géant des réseaux sociaux d’agir à l’encontre de quelque 250 comptes Twitter et de tweets au motif qu’ils représentaient «une grave menace pour l’ordre public». Ces blocages et suppressions de tweets concernent notamment des militants, des représentants syndicaux d’agriculteurs, des magazines d’information et quelques leaders de l’opposition, qui s’opposent fermement aux réformes agricoles envisagées par le gouvernement. Des manifestations qui secouent le pays depuis plusieurs semaines Depuis plusieurs semaines, des dizaines de milliers de citoyens, pour la plupart venus du Punjab, manifestent dans des camps érigés sur de grands axes routiers en périphérie de New Delhi pour s’opposer aux réformes gouvernementales qui visent à libéraliser les marchés agricoles. Une manifestation à Delhi, la semaine dernière, a dégénéré en violents affrontements entre agriculteurs et forces de l’ordre, conduisant la police a arrêté des dizaines de fermiers ainsi qu’un journaliste du magazine Caravan. Reporters sans frontières, l’ONG internationale de défense de la liberté de la presse a condamné ces suspensions, jugeant qu’il s’agissait d’un «cas choquant de censure manifeste». De son côté, une porte-parole de Twitter a argué qu’«il pouvait être nécessaire de refuser l’accès à certains contenus dans un pays particulier de temps en temps» si une demande «correctement délimitée» était faite. Au classement mondial 2020 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières, l’Inde se place au 142e rang sur 180 pays.