À l’approche des élections présidentielles en France et dans le cadre d’une campagne accélérée contre les mosquées et les ONG islamiques, le président du Conseil français du culte musulman (CFCM), Mohamed Moussaoui, s’est insurgé contre ce qu’il a appelé le “racisme latent” et les “débats électoraux” trop “centrés” sur l’islam, selon le journal français Le Figaro.
Moussaoui a dénoncé la place centrale accordée à l’islam dans les campagnes électorales et a mis en garde contre les “mélanges nuisibles” à l’unité nationale française.
Le président du CFCM a décrié le “détournement” de la foi musulmane et des pratiques religieuses “par des extrémistes”, appelant à la vigilance au sein de la communauté française “pour se protéger mutuellement.”
Il s’est interrogé sur la raison pour laquelle les débats électoraux sont centrés sur l’Islam “comme s’il était la source de toutes les difficultés [de la France] et de tous les maux.” Moussaoui a fait valoir que le fait de cibler les musulmans sous le prétexte de lutter contre l’extrémisme et de protéger la république crée “des murs entre les citoyens et la division dans notre pays.”
Le président du CFCM a regretté que la mise en avant de l’islam lors des campagnes électorales soit “un appel à se débarrasser des musulmans de France.”
Moussaoui a déploré les attaques récurrentes contre l’islam et les musulmans “cachées sous l’apparence acceptable de la liberté d’expression, [qui] se manifeste de plus en plus ouvertement.”
Il encourage également “les hommes et les femmes aspirant à la gestion des affaires publiques de notre pays à garder leur calme et à éviter tout ce qui peut provoquer des confusions, des amalgames, des risques de stigmatisation préjudiciables à notre unité et à la cohésion nationale.”
L’islamophobie en France : chronologie générale
Dans un climat politique où les politiciens rivalisent de combativité à l’égard des musulmans pour gagner des voix, la France a lancé des raids contre les organisations islamiques et les mosquées depuis les horribles attentats contre Samuel Paty en 2020 et l’ancien bureau de Charlie Hebdo.
Un réfugié de 18 ans originaire de Tchétchénie a odieusement décapité le professeur d’histoire Samuel Paty, qui avait fait des commentaires ironiques sur les caricatures du prophète Mahomet alors qu’il donnait un cours sur la liberté d’expression dans sa classe.
La même année, une attaque à l’arme blanche se produit près des anciens bureaux de Charlie Hebdo, apparemment en représailles à la republication de caricatures controversées du prophète Mahomet. En septembre 2020, l’hebdomadaire satirique a republié les caricatures, initialement publiées en 2015, et a déclenché à nouveau la condamnation et la rage des musulmans.
Le prophète Mahomet est un symbole sacré dans la culture islamique. Les représentations de lui sont inacceptables selon les coutumes islamiques.
Les commentaires islamophobes ont créé une frustration et une panique au sein de la communauté musulmane, qui avait réagi avec stupeur à la décapitation.