Un tribunal saoudien a condamné le 8 juin un journaliste soudanais à quatre ans de prison pour avoir publié sur les réseaux sociaux des critiques à l’égard du royaume, a indiqué mardi 27 juillet l’ONG Human Rights Watch (HRW).
Ahmad Ali Abdelkader, 31 ans, était accusé d’avoir «insulté les institutions et les symboles de l’État» et d’avoir «parlé de manière négative des politiques du royaume», a précisé HRW dans un communiqué.
Les accusations sont basées sur des tweets et des interviews dans lesquels il a exprimé son soutien à la révolution soudanaise de 2018-2019 et a critiqué les actions de l’Arabie saoudite dans son pays d’origine ainsi qu’au Yémen, selon le communiqué.
Pas d’avocat pendant le procès
«L’emprisonnement d’une personnalité médiatique sur la base d’accusations bidon en dit plus en termes de négativité sur les politiques de l’Arabie saoudite que tout ce qu’Ahmad Ali Abdelkader a pu mettre en ligne», a déclaré Michael Page, directeur adjoint de HRW pour le Moyen-Orient.
«Sa poursuite en justice et d’autres cas similaires montrent à quel point les autorités saoudiennes sont déterminées à éradiquer la moindre critique sur les réseaux sociaux et à dissuader toute dissidence (en brandissant) la menace de longues peines de prison», selon la même source.
Ahmad Ali Abdelkader a été arrêté à l’aéroport de Jeddah le 19 avril et s’est vu refuser l’accès à un avocat pendant le procès, précise encore HRW.
Il a été détenu pendant 20 jours dans un poste de police de Jeddah, puis au centre de détention d’Al-Shumaisi, près de La Mecque, avant d’être déféré devant un juge, selon HRW.
Abdelkader a travaillé en Arabie saoudite pendant cinq ans entre 2015 et 2020, puis est retourné au royaume en avril avec un nouveau visa de travail. Il a été arrêté à son arrivée dans le pays.
AFP